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28/04/2007

Dans cet immense souk...

Dans cet immense souk, une étoile qui veille sur votre destin peut surgir à n'importe quel moment du fin fond de la constellation et vous permettre de traverser des galaxies entières. Votre double existe dans l'univers où l’on trouve matière pour continuer à vivre. Et quand on revient d’aussi loin, on peut avouer avoir eu de la chance. Car cette étoile, ce simple morceau de caillou, cet ensemble vaporeux, ce conglomérat gazeux, cette purée primitive, ce semblant de bain sulfureux, ce presque néant, existait.
J’ai écrit pour me maintenir en vie, tout simplement. En parvenant à l’autre bout de la nuit comme Schéhérazade, je suis étonné d’être encore de ce monde, d’avoir percé les nuages et d’avoir pu échappé à un destin funeste. J’ai survécu, par hasard. Pourtant je n’ai jamais douté. Persuadé que je devais prendre la parole pour donner un sens à cette vie. Trouver une issue. Je ne sais ce qui m’a guidé, peu importe. J’ai l’impression d’avoir accompli un travail. Mais comment juger s’il a été bien fait ?

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25/04/2007

Orage sur les Pyrénées

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Ici, quand il ne pleut pas on ne trouve pas ça normal. En plein jour, tellement ça dégringole, il peut faire nuit en quelques minutes. Au-dessus des Pyrénées s’affrontent des masses chaudes, froides, humides, sèches, positives, négatives, et tout ça tourneboule, se percute, se chahute, se déplume. Le ciel secoue sa crinière et rue dans les brancards, alors il vente, grêle, tonne. Une méchante quincaillerie tombe du ciel. Il ne reste plus ni carreau, ni pare-brise. Ardoises et carrosseries sont piquetées de milliers de bosses et de trous.
Parfois, une farine ocre transportée directement du Sahara, par strato-cirrus ou cumulo-nimbus, tombe là, au milieu du maïs, des vaches, des haricots, et souille tout d’une couche rose. Comme si cela ne suffisait pas, le ciel déploie une palette qui s’étend du vert au rouge, en passant par le jaune, le bleu, le noir et le violet. Un vrai bazar à coloristes. À part quelques rêveurs, ça n’impressionne plus personne. Ici, les orages ressemblent à une guerre que se livrent ciel et terre. Il décoche d’immenses flèches de lumière, pendant que se répercutent les coups sourds du canon dans le fond des vallées succédant à des flashs de tungstène. Puis tout ce raffut se calme pour ne devenir qu’un simple roulement de tambour lointain qui annonce la fin des hostilités.

23/04/2007

Monsieur Ernesto

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L'illustration est de Yves Budin qui vient de publier aux carnets du dessert de lune Visions of Miles

Monsieur Ernesto, ce sont les habitués du bistrot «Chez Germaine» qui l’ont appelé ainsi. Parce qu’il porte un béret enfoncé sur les oreilles et qu’il conteste tout le temps.
Longtemps il a réclamé le « Monsieur » devant son pseudonyme. Quand un voisin de bar l’appelait d’un « Ernesto vient boire un coup », il corrigeait : Non Ernesto ne veut pas boire un coup, mais Monsieur Ernesto accepte volontiers un verre. Non mais ! Les bonnes manières ne sont pas faites pour les chiens…
Il lui est arrivé de dormir sous le porche dans un carton, après une soirée trop arrosée. Lorsqu’il n’a plus ni jambes ni métro pour rentrer. Sinon, jamais de la vie il ne se mélangerait aux autres dans un lieu d’accueil. Non, vraiment, ça ne lui dit pas… Des gardiens, l'extinction des feux, la prison, comme s'il n’en était pas sorti. Non ça lui dit vraiment pas. Il squatte un appartement dans un immeuble habité. Il ne dit pas, où.
-On ne sait jamais. Il y a trop de gens malhonnêtes.
Moi j’ai ma maison à moi. Bien sûr que non, elle est pas à moi. Mais c’est chez moi. Là où j’habite. Je paye pas de loyer et je suis chauffé à l’oeil, s'il vous plait... Une combine avec un vieux compteur. Un trou dedans pour bloquer l’horloge qui tourne et le tour est joué. La clef, je l’ai eue par une vieille connaissance. Une gardienne d’immeuble. Une bonne copine que j’ai pas mal câliné par le passé, même du temps où elle était mariée. Lui, il était souvent parti. Et elle, elle avait chaud aux fesses alors je lui ai rendu la vie agréable. Elle me renvoie l’ascenseur. Normal. Je vais encore la voir de temps à autre quand elle m’appelle, mais c’est plus comme avant.
-Il me manque trop de points à la retraite. A cause de tous ces jours évaporés dans l’emploi du temps. La prison, la cavale, les braquages, ça vous occupe un homme. Une vie bien remplie, quand j’y repense.
-Les femmes, envolées les unes après les autres… La première, il y a longtemps qu’elle a mis les bouts, avec un forain... Si ça se trouve, elle est déjà morte. J’ai encore une photo, ou ce qu'il en reste. Une de perdue dix au jus...
-Au début, j’étais typographe. Un sacré boulot et des gars au poil! Va savoir à quoi ça sert toute cette saleté de progrès. Je me suis bien marré avec les compagnons de l’atelier, oui…
-En ce temps-là, les ouvriers savaient se faire respecter. Le métier s'est perdu. Bouffé par ce soi-disant, putain de progrès. Belle saleté, oui. Et regarde les tous, ceux-là. Ils font dans leur culotte. Prêts à vendre père et mère pour que le système continue à leur remplir la gamelle. Pas un seul pour racheter l’autre. Tous des faux culs. Ils viennent boire un verre et ils s’empressent de rentrer à la maison. Leurs bobonnes les attendent. Ils crânent comme ça, mais pas de danger qu’ils soient en retard. La soupe les attends ! La télé et au lit. Parfois une galipette, quand madame veut bien. Et c’est elle qui décide comment ça se passe. Ils se gavent de télé. Regarde comme il sont moches, gras, laids. On le croirait démoulés d’une usine à cons.
Un long silence. Ernesto semble se plonger profondément dans ses souvenirs.
-Moi c’est la routine qui m’a tué. Rien à faire. Quand ça ronge un homme, il faut se bouger… Changer d’itinéraire pour se rendre au boulot, au début ça donne l’impression d’être un autre. Ca dure trois quatre rue. Puis de toute façon arrive l’angle où il faudra tourner à gauche. De toute façon. Et cette façon-là, elle finit par peser. Des tonnes. Il reste bien la solution de regarder en l’air. Là-haut le ciel, les pigeons. Mais on fout les pieds dans la merde sans s’en rendre compte.

Au début je croyais encore en Dieu… J’étais encore jeune, c’est pas moi qui ai cessé de croire en lui, c’est lui qui a cessé de croire en moi. C'est toujours comme ça. Pas grand-chose à attendre de ce coté là non plus… Je devrais pas dire trop de mal des soutanes vu que je tape aussi dans leur râtelier. J’ai ma cantine chez les frangines du couvent. Un bol de soupe, un morceau de pain, du fromage. Mes vêtements sont en bon état. J’ai la casquette assortie à la veste en tweed... Avant j’allais au secours populaire pour les vêtements, mais les fringues des pauvres ne valent pas tripette. Pas comme chez les snobinards. Eux ils savent se mettre le cul au chaud.
Moi j’aurais aimé être lord à cause des chevaux. J’ai mes tuyaux sur le tiercé et je les échange contre des canons au bar. Les journaux coûtent chers. Alors comme je peux pas lire « Le Monde » tous les jours, ni les canards des courses, je garde un oeil sur la télévision. Pour pas qu’un canasson m’échappe. Des fois, j’aurais pu gagner des fortunes si j’avais eu l’argent au bon moment, pour le parier. Je me débrouille bien quand je compare à certains. Une bonne cuite de temps en temps. Je rigole pas souvent, mais quand même un peu. Et quand je parle philosophie c’est parce que j’en ai un petit coup dans le nez. Parce que moi mon gars, y a rien plus que l’hypocrisie qui me dégoûte. Les gros, ils protègent bien leurs plates-bandes. Et eux y a pas de danger qu’ils y aillent en prison.
— Tu vois mon gars moi je pense qu’un taulard, ça donne du boulot à pas mal de monde : le juge, les flics, les avocats, les gardiens. Et qu’ensuite un taulard, ça travaille beaucoup et à des tarifs très compétitifs. Une économie parallèle incontournable, dit-il en agitant l’index, comme un avocat dans sa plaidoirie. Manutention d’imprimés en tout genre, cuisines industrielles dans ses centrales modèles. La multinationale de repas collectif en connaît un rayon dans la rentabilité des taulards.
« Le redressé paye même ses cigarettes plus cher que dans le civil et avec la bénédiction de la République. Le sous-homme loue aussi sa télévision, sa sécurité et l’air qu’il respire. Ce qui ne l’empêche pas de se pendre. Économique ou politique, le système répressif ne défaille jamais. dès la maternelle il faut intégrer les règles du système, et comprendre que seuls ses représentants dominants ont le droit de les transgresser.
Le gendarme et le douanier maintiennent le prix du marché des produits illicites. Ils surveillent que le marché ne soit pas inondé par des vendeurs irresponsables, sinon les cours s’effondreraient. La rentabilité devient plus importante, si l’offre est limitée. De temps à autre, il faut faire un peu de ménage parmi les commerçants les moins coopératifs, de façon à maintenir le marché dans des normes acceptables. L’argent de la drogue sert parfaitement le système. Les pauvres en produisent pour s’acheter des armes dans des guerres entretenues par des gens dont c’est l’intérêt de les entretenir. Les riches ont le pétrole, les autres l’illusion du paradis terrestre. Que le produit abonde et les cours s’effondrent. Alors, plus d’industrie d’armes, plus de guerres et la désolation du chômage. À un bout ou à l’autre de la chaîne les pouilleux trinquent. Pertes et profits identifiables. C.Q.F.D...
— Moi, Ernesto, j’assume mon irresponsabilité, mon inconséquence et autres déviances, mais je voudrais bien que l’on me soumette une autre explication qui tienne aussi compte des lois du marché. », c’est ce qu’il dit quand il se met en colère Monsieur Ernesto, .
— C’est ce que je pense, vraiment. Si on me cherche, on me trouve au « Café du Bon Coin », ou « Au canon d’en face », chez Robert pour les intimes, ou « Au bistrot du champ de courses ».
Dans mon jeune temps, j’étais un poète, mais j’ai eu le malheur de mélanger les affaires et le cœur. Ça ne réussi jamais.

09/04/2007

Un homme parmi d'autres...

Il était assis au café penché en avant sur sa tasse. Il avait bien vieilli, son dos s’était voûté. Il m’a regardé comme s’il s’adressait à un inconnu. Quand je me suis assis à sa table, j’ai eu un instant de doute. Non, ça ne peut être que lui, étant donné sa stature, son pouce coupé. Son visage était tout couperosé et bouffi, son regard absent.
-Salut je t’amène le roman dans lequel je parle de toi, je lui ai dit tout de go. Je préfère que ce soi moi qui te le remette en mains plutôt que tu apprennes son existence par la bande. Comme ça tu pourras me casser la gueule si tu en as envie… Tu ne peux plus porter plainte le délai légal est passé…
Le vieux en face de moi a gardé le silence, puis il a articulé difficilement
-Qui tu dis ?
-Moi tu ne me reconnais pas?
-Excuses-moi j’avais confondu avec quelqu’un d’autre… Et depuis ces accidents au cerveau, j’ai du mal avec la mémoire…
La terreur de la ville était là, devant moi, incapable de se souvenir du passé. Avec dans le regard autant d’intelligence qu’un âne qui vient de bouffer sa merde… L’alcool, les nuits blanches, les femmes, les amphétamines avaient eu raison de sa santé, physique et mentale…
Il l’a bien utilisé notre argent et a laissé des ardoises dans les bars, les restaurants, les boites de nuit, les hôtels où il emmenait ses pépés.
Un beau jour sa femme n’a pas fait qu’amener ses valises et ses fringues devant la porte de l’imprimerie… Elle a demandé le divorce et changé les serrures de la maison… Le soir même il partageait sa chambre d’hôtel avec une nouvelle maîtresse danseuse de flamenco, maquettiste, ouvreuse de cinéma… Une compagne de tendresse tout simplement…
Les banques ont fermées le robinet quand sa femme a revendu ses parts de l’entreprise… Alors les dominos se sont effondrés. Je n’étais déjà plus chez lui quand c’est arrivé. A l’époque, quand il avait besoin d’une machine neuve il emmenait sa femme une semaine en vacances dans des palaces exotiques. Elle ne lui garantissait en retour le crédit auprès des banques… En son absence la secrétaire annonçait :
-Le vieux est parti à la sucursale, pour désigner le café d'en face....
Comment lui en vouloir de nous en avoir à tous autant fait baver. Toute sa fortune volatilisée en bagnoles, bamboches et donzelles. Il avait revendu l’imprimerie pour éponger les dettes. Ne lui restait que sa retraite, l’ennui et plus assez de souvenirs pour en rire. Son cerveau aussi l’avait lâché. Il ne m’inspirait pas de pitié, ni de haine. J’ai détourné le regard pour ne pas lui montrer ma peine. Je préférais encore le voir saoul et hurlant comme un macaque plutôt que minable et tout poisseux de déveine échoué sur une plage, mazouté avec les autres piafs. Il n’aurait pas dû vieillir et crever d’un seul coup, d’une angine de poitrine, ou d’une durite qui claque au moment sublime d’une étreinte… Qu’il ait le droit de crever comme on pisse… Debout la bite à la main et le nez dans les étoiles…

Electricité et gaz à tous les étages...

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Dans les journaux ça commençait comme un compte de fée... Non il n'y a pas faute de frappe... Les bons comptes font les bons amis. Un môme sorti de sous la chape de plomb qui devient Ministre... S'cuzez du peu...
Fallait lire les articles de l'époque des marchands de cellulose noircie.

Voilà le fils de maçon algérien au pied du mur. Les banlieues brûlent et les enfants d'immigrés sont montrés du doigt. Azouz Begag, lyonnais depuis 48 ans, ministre depuis cinq mois, souffre d'états d'âme. Tiraillé entre la rage de se battre pour la mixité et l'humiliation de jouer les utilités ethniques, entre la volonté de parler avec ses tripes et la soif de siéger au gouvernement, l'enfant du bidonville de Villeurbanne (Rhône) affronte les insomnies de l'homme déchiré...
Le Monde, le 08.11.05.

Quelques mois, plus tard...

Le ministre démissionnaire publie chez Fayard «Un mouton dans la baignoire».

Mon cher Azouz, qu'es tu allé faire dans un tel souk? L'attrait de la fonction... L'amitié pour Dominique...
L'admiration pour Jacques. Tout cela me semble est un peu léger. La seule justification acceptable serait la curiosité de l'écrivain, alors tu serais pardonné. Car rien à part la littérature ne justifie de s'être à ce point fourvoyé et pendant si longtemps, en un tel endroit...

Revient nous à la plume, c'est bien là que tu es le meilleur!

Les pages publiées par Marianne...

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Pour te consoler mon cher Azouz tu pourras toujours écouter: Bernadette n'aime pas les enfants ou bien Salauds de pauvres de Romain DUDEK sympathiquement iconoclaste....
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03/04/2007

Les crobards de Malnuit

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L'illustration est de Yves Budin qui vient de publier aux carnets du dessert de lune Visions of Miles

Voila ça y est l'idée fait son chemin. On va republier Malnuit. Oui c'est un événement. Ce sera pour l'automne probablement. C'est Bédé qui s'est mis au clavier pour exhumer ces textes devenus introuvables. Je vous en dirai plus au fur et à mesure de l'avancée des travaux. Mais pour commencer juste un petit morceau pour le plaisir, comme on lèche les plats...

Crobard : n.m. Dessin à main levée qui ne fait qu’esquisser l’image d’un être ou d’une chose. (Petit Larousse – voir : croquis)


En parlant de tout ça, j’suis pas sûr de mon coup ; c’est ça qu’est bien (j’écris je dégorge je dégueule) et vache aussi parce que où ça mène ? Ce qu’y a au bout j’en sais rien, que dalle ! (On passe l’éponge et on recommence).
Je vois le coup je le sens, je sais bien que j’arrive pas à dire les choses ; ça pousse ou ça pousse pas c’est tout, et ce qui vient c’est du dégueulis pour me sentir moins lourd après ; je laisse faire, la main griffonne, et quand elle a fini c’est fini ; y’a pas de sens à ça ; j’exprime, j’expurge, j’exgueule, j’excule, j’extrapole, j’explique pas je laisse faire ; même que quand ça veut pas je pousse un peu – parce que c’est pas ma fête quand ça coince ! Là-dedans qu’est-ce que j’ai à y voir ? Que ça aille comme ça peut et qu’on en parle plus. Moi c’est autre chose, moi c’est ailleurs, t’as vu l’avion ? Je suis pour personne – j’ai jamais été pour personne ; j’ai vu, j’ai regardé, j’ai cru voir, j’ai cru être là mais j’y étais pas j’étais ailleurs et ce que j’en dis c’est n’importe quoi par rapport à une vie antérieure, ou à une nuit de rêves !… Une suite de mots qui tombent comme des crachats dans le ruisseau… Un bouquin ça ?
C’est vrai, les mots c’est quoi ? On s’en sert à la tribune, dans les conférences les colloques pour dire des mensonges, à l’Assemblée nationale pour du vent, au lit dans le creux de l’oreille pour dire la tendresse et entre copains un pot pour, pour, pour, quoi ? –
Je leur voyais des charmes fous aux mots, et une ruse diabolique, et des innocences bouleversantes, et aussi de la colle aux fesses et du poil derrière les oreilles et des bites molles… Putain de bordel ces envolées les gars ! … plus de place pour les fines bouches, j’étais en ballon et je survolais le vocabulaire ce peigne-cul que c’est pas demain la veille qui sera en voie de développement comme on dit de nos jours !… J’étais dans une cloche, comme y’en a pas encore dans les abysses de la race – plus anciennes et plus profondes que celles des océans – et je me farcissais de la vision sublime à pas en croire mes coquillards ! des spectacles en cinérama et à portée de langue les secrets de l’univers !… Tout ça au Derby en bouffant une saucisse chaude… Une fois ou deux on a bouffé en haut, un poulet rôti ou truite meunière. Un bon troquet le Derby, à part que des fois t’avais des cons qui venaient semer la zizanie, complètement ronds les louis, et pas toujours des freluquets : je m’y suis fait foutre par terre une fois ou deux par un de ces clampins avinés – mézigue je m’amenais comme un bleu qui sort de sa laitue et vlan, tiens ça jeunot, ça m’encombrait les envies depuis un moment fallait que ça sorte ! – J’ai même failli y laisser du scalp ! mais c’est le petit inconvénient quand on fréquente les bars de nuit !