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03/04/2007

Les crobards de Malnuit

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L'illustration est de Yves Budin qui vient de publier aux carnets du dessert de lune Visions of Miles

Voila ça y est l'idée fait son chemin. On va republier Malnuit. Oui c'est un événement. Ce sera pour l'automne probablement. C'est Bédé qui s'est mis au clavier pour exhumer ces textes devenus introuvables. Je vous en dirai plus au fur et à mesure de l'avancée des travaux. Mais pour commencer juste un petit morceau pour le plaisir, comme on lèche les plats...

Crobard : n.m. Dessin à main levée qui ne fait qu’esquisser l’image d’un être ou d’une chose. (Petit Larousse – voir : croquis)


En parlant de tout ça, j’suis pas sûr de mon coup ; c’est ça qu’est bien (j’écris je dégorge je dégueule) et vache aussi parce que où ça mène ? Ce qu’y a au bout j’en sais rien, que dalle ! (On passe l’éponge et on recommence).
Je vois le coup je le sens, je sais bien que j’arrive pas à dire les choses ; ça pousse ou ça pousse pas c’est tout, et ce qui vient c’est du dégueulis pour me sentir moins lourd après ; je laisse faire, la main griffonne, et quand elle a fini c’est fini ; y’a pas de sens à ça ; j’exprime, j’expurge, j’exgueule, j’excule, j’extrapole, j’explique pas je laisse faire ; même que quand ça veut pas je pousse un peu – parce que c’est pas ma fête quand ça coince ! Là-dedans qu’est-ce que j’ai à y voir ? Que ça aille comme ça peut et qu’on en parle plus. Moi c’est autre chose, moi c’est ailleurs, t’as vu l’avion ? Je suis pour personne – j’ai jamais été pour personne ; j’ai vu, j’ai regardé, j’ai cru voir, j’ai cru être là mais j’y étais pas j’étais ailleurs et ce que j’en dis c’est n’importe quoi par rapport à une vie antérieure, ou à une nuit de rêves !… Une suite de mots qui tombent comme des crachats dans le ruisseau… Un bouquin ça ?
C’est vrai, les mots c’est quoi ? On s’en sert à la tribune, dans les conférences les colloques pour dire des mensonges, à l’Assemblée nationale pour du vent, au lit dans le creux de l’oreille pour dire la tendresse et entre copains un pot pour, pour, pour, quoi ? –
Je leur voyais des charmes fous aux mots, et une ruse diabolique, et des innocences bouleversantes, et aussi de la colle aux fesses et du poil derrière les oreilles et des bites molles… Putain de bordel ces envolées les gars ! … plus de place pour les fines bouches, j’étais en ballon et je survolais le vocabulaire ce peigne-cul que c’est pas demain la veille qui sera en voie de développement comme on dit de nos jours !… J’étais dans une cloche, comme y’en a pas encore dans les abysses de la race – plus anciennes et plus profondes que celles des océans – et je me farcissais de la vision sublime à pas en croire mes coquillards ! des spectacles en cinérama et à portée de langue les secrets de l’univers !… Tout ça au Derby en bouffant une saucisse chaude… Une fois ou deux on a bouffé en haut, un poulet rôti ou truite meunière. Un bon troquet le Derby, à part que des fois t’avais des cons qui venaient semer la zizanie, complètement ronds les louis, et pas toujours des freluquets : je m’y suis fait foutre par terre une fois ou deux par un de ces clampins avinés – mézigue je m’amenais comme un bleu qui sort de sa laitue et vlan, tiens ça jeunot, ça m’encombrait les envies depuis un moment fallait que ça sorte ! – J’ai même failli y laisser du scalp ! mais c’est le petit inconvénient quand on fréquente les bars de nuit !

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