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31/03/2009

Tous à vos cassettes!!!!!!

28/03/2009

SONIC YOUTH

Par BEN de FRERETOC

Sonic Youth sont des amis à Claude Pélieu, raison suffisante pour en parler sur ce blog, Non?


Si j'avais suivi l'ordre chronologique, Washing machine aurait été le premier dans la liste des "disques qui ont changé ma vie". Bien-sûr, avant les Sonic Youth, j'ai dû choper un ou deux Beatles, mais ça n'avait rien à voir, les Beatles appartiennent à tout le monde, ce sont des génies universels. Leur imagerie, leur musique sont connues de tous, imprimés, qu'on le veuille ou non, dans toutes nos rétines. Et surtout, ils n'étaient plus là. Enfin, je veux dire, difficile de les voir en concert quand on a 15 piges en 1996... La rubrique "disques qui changent la vie" est, je m'en aperçois, devenue régulièrement le lieu de flashbacks sentant légèrement le renfermé, la nostalgie maladive. Mais qu'on ne me jette pas la pierre, 2008 a eu son lot de disques qui ont changé ma vie, et qui auront leur place, j'en suis sûr, dans quelques années dans cette même rubrique. Le temps fera son affaire et saura choisir les grands et reléguer les moins grands aux oubliettes, au rang des anecdotes...

Mais pour le moment, l'heure est au flashback. Sonic Youth. Washing machine. J'enclenche le mode "Grand-père Simpson" : à l'époque... euh à l'époque, rien. Nada. A la télé, Johnny, jusque là, rien de nouveau. Pour moi, la musique c'est le classique, celui de mes parents. La musique est donc sacrée. Elle est toujours associée dans mon imaginaire de gosse à quelque chose de particulièrement grave, une affaire sérieuse. Chants grégoriens, requiems, messes, j'aimais tout ça. J'aime encore d'ailleurs. Le rock, j'avais vaguement entendu parler, mais encore une fois, les seuls trucs qui me revenaient aux oreilles n'étaient que des daubes fm, et ce connard ultime qu'est Johnny, qui sacralise tout ce que j'ai toujours haï : musique, paroles, voix de merde, personnalité à gerber, à la fois beauf et réac', l'horreur. A 12 ans je le sentais déjà, et pourtant ça fait 40 ans que 60 millions de français se font berner... Passons.

Et puis, il y a eu la médiathèque, la porte de sortie de cet univers étriqué et la porte d'entrée vers de nouveaux univers musicaux... Et ce fameux Washing machine, des non moins fameux Sonic Youth. La pochette ne ressemblait à rien de ce que j'avais vu jusqu'alors. Elle semblait bricolée, le cliché sorti tout droit d'un appareil jetable, pris au début d'une soirée entre potes. L'intérieur est à l'avenant, on peut voir les quatre membres de Sonic Youth (des potes à moi depuis le temps...) : soit, oyez, oyez Mister Lee Ranaldo, Mr Steeve Shelley, Mr Thurston Moore et Miss Kim Gordon. Les clichés sont naïfs, gorgés de soleil, il s'en dégage une honnêteté à des kilomètres des horreurs pondues à l'époque. Un côté "do it yourself" que j'ai tout de suite adoré.

Même si je commençais à peine à m'intéresser au rock, et que mes connaissances dans ce domaine étaient extrêmement limitées, je savais tout de même l'importance d'un groupe comme Sonic Youth. Leur réputation était déjà énorme. D'après ce que j'avais compris, ce groupe était intouchable. Respecté par tous. Une référence. En écoutant pour la première fois leur musique avec Washing machine j'ai pu réaliser à quel point tout ça n'était pas volé. Quand j'y repense : c'est le premier disque de rock que j'ai écouté, et il y avait tout dedans : de la pop, du punk, de l'expérimentation, des mecs qui jouaient de leurs grattes d'une manière indescriptible. Ils les faisaient sonner comme personne, entre arpèges pop, dissonances, saturation. J'ai pris en pleine tronche leur musique sur ce disque : compromis parfait entre leurs expérimentations bruitistes et hypnotiques et leurs envies de mélodies pop. Là, il y avait quelque chose de terriblement novateur : ces gars faisaient de l'expérimentation un terrain de jeu, débarrassé de prises de tête esthétiques. La pop redevenait sauvage, jouée toutes guitares dehors.

Sur ce disque, il n'y a que des grands morceaux, traversés de grands moments. Sonic Youth, ce sont trois voix, celle de Thurston Moore, celle de Lee Ranaldo et celle de Kim Gordon. Chaque morceau a donc son ambiance, sur laquelle vient se poser une de ces voix. Impossible, dès lors, de s'ennuyer à l'écoute d'un disque du groupe. Ecouter Washing machine c'est s'offrir un kaléidoscope hallucinant des meilleurs musiques de la seconde moitié du XX è siècle, rien de moins. De la pop empoisonnée de la superbe et inquiétante Little trouble girl (laissée aux bons soins de miss Gordon), au punk de Panty lies en passant par le déluge de la fin de Unwind morceau dans lequel on entend un enchevêtrement génial de guitares, qui donnent l'impression d'assister au début d'un orage, avec les premières gouttes qui tombent, puis tout se fait plus violent, puis puissant, un vrai déluge sonique. Mais le morceau de bravoure reste The diamond sea, qui clôt l'album. Vingt minutes touchées par la grâce, entre rêve et cauchemar, qui nous embarque dans une odyssée homérique, dont on ressort désorienté, hébété, sans savoir réellement ce qui nous est arrivé. Un trip intense, qui brouille durablement les repères.

Après Washing machine, la messe était dite : mes classeurs se couvriraient de machines à laver griffonées au stylo bic, je chercherai toujours une Little trouble girl, ma jeunesse serait sonique. Après ça, tout a changé. Tout a pris un sens nouveau. Les Sonic Youth ont déchiré le rideau de fumée qui obscurcissait ma vision des choses, ils m'ont montré un autre chemin, que je n'ai jamais cessé de suivre.

06/03/2009

Au bord de la crise de nerfs....

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carnaval biarnes cavalcade

La crise, une outre gorgée de fantasmes

Par Mouloud Akkouche


Sans argent ni relations, un ami décida dernièrement d’ouvrir une maison d’édition. Très fier, il m’appela pour m’annoncer la nouvelle et commença à détailler son projet. "Tu es complètement fou !", le coupai-je, inquiet de son intention. Fallait absolument le modérer. Et j’ai alors égrené toutes les difficultés d’une telle entreprise avant de conclure par: "Une véritable folie dans la période que nous traversons!"

Argument imparable. Il répliqua mais, peu à peu, son enthousiasme se réduisit, grignoté par le sacro-saint principe de réalité. En raccrochant, j’étais satisfait: son épouse et ses filles n’auraient pas à rembourser d’inévitables dettes.

Peu après, le flash d’infos -rarement très joyeux- sur France Inter me poussa à m’interroger sur ma réaction. Pourquoi l’avoir dissuadé d’ouvrir sa maison d’édition? D’où provenait mon appréhension?

Après réflexion, j’ai fini par comprendre. Une grande part de mon attitude provenait de mon pessimisme naturel; la bouteille pas à moitié pleine mais brisée. Pour le reste, j’étais sous son influence.

Depuis qu’elle est arrivée, rares ceux qui osent continuer de bouger, projeter, dire "je t’aime"… Elle nous suit partout, se réveille dans nos lits et s’endort entre nos bras. Invisible, elle passe de maison en appartement, de la ville à la campagne, de banlieues huppées en quartiers populaires, de PME en multinationales... Elle court, elle court… Elle est passée par ici, elle passera par-là… Même l’Inuit, isolé sur sa banquise, ne peut lui échapper. Tout le monde l’aura sans doute reconnue.

Est-elle réelle? S’agit-il d’un outil subliminal pour nous rendre encore plus dociles? Une culpabilisation mondiale? En fait, cette crise existe bel et bien et a des répercussions dans tous les secteurs de l’économie. Pas un individu n’échappe au coup de grisou des grandes places boursières.

La planète est une gigantesque salle d'attente

Calculette à la main et visages sombres sur les petits écrans, des spécialistes annoncent doctement chaque jour un lendemain pire. Un peu moins somme toute pour quelques-uns. Toutefois aussi fortunés soient-ils, eux aussi subissent les effets de cette crise planétaire et doivent ralentir leurs trains de vie. Que dire de ceux qui n’ont qu’un train de survie?

Chaque habitant de la planète est donc contaminé par ce virus issu des labos financiers. Autour de moi, je ne cesse d’entendre "Y a plus de fric, la Bourse s’effondre, les décideurs ne veulent plus décider, on peut rien faire, les subventions sont gelées…".

Comme la plupart, je relaie ce genre d’informations qui, répétées en boucle, paralysent même les plus combatifs. A force de tirer ce fil invisible d’une crise déjà fort médiatisée et par surcroît alimentée par tous, chacun se condamne à l’immobilisme. A quoi bon. Plus rien de possible en ce moment. Il faut attendre. Quoi? Personne ne sait vraiment. Et la planète devenue une gigantesque salle d’attente.

Ne pouvant influer directement sur les rouages de la finance, pourquoi ne pas essayer d’entreprendre, écrire, peindre, tourner, aimer, ouvrir une maison d’édition, rêver, rompre, ne rien faire… Tenter -ne serait que quelques minutes par jour- d’échapper à la morosité ambiante.

Les châteaux de sable n’ont certes jamais empêché les raz-de-marée mais égayent les plages. La crise, réelle et chargée de fantasmes, finira bien par se dégonfler.

En attendant, continuons de…
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