Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/12/2015

On parle encore M. Ernesto….

Décidément ce drôle de zigue d'Ernesto fait parler de lui… Ce personnage qui au début n'était qu'une blague de potache prend de l'ampleur avec les jours… Faut dire qu'il a de quoi se mettre en colère M. Ernesto… Lui qui n'est pas à un mauvais jeu de mots près, le voila en ces jours sombres coincé entre des salafistes et de saluts fascistes… Donc c'est au tour de Jacques Morin dans la revue Décharge N° 168 d'y aller de sa note critique… 

 

Dans ce livre, Saïd Mohamed fait montre de sa truculence habituelle. Dans un quasi monologue (à part au début pour lancer le personnage, et à la fin pour le recentrer dans le bistrot, où fusent les brèves de comptoir), Ernesto parle, éructe, déblatère, soliloque dans la verdeur d'une langue qui le fait lire avec gourmandise. C'est souvent juste, parfois arrogant, presque suffisant ou donneur de leçons, parfois extravagant. Mais les paragraphes s'enchaînent, balayant toutes sortes de sujets qui peuvent faire polémique : Dieu, les chevaux, les taulards. Le sous-homme loue aussi sa télévision, sa sécurité et l'air qu'il respire. Ce qui ne l'empêche pas de se pendre... l'administration, l'amour, les femmes, la pornographie, la guerre ... Les thèmes s'emboitent avec la transition évidente que tout se tient. Il n'est pas fait mystère de ce qui délie ainsi la langue, mais les idées restent claires et le discours tient la route. Alors, bien sûr, Ernesto demeure une mouture de Saïd lui- même, le révolté bouillonnant, on retrouve dans la biographie le côté typographe, poète et professeur entre autres. Car l'auteur n'est pas le dernier pour se mettre en boule et contester tout ce qui lui vient à l'esprit. On s'attache rapidement à Monsieur Ernesto, on lui offrirait bien un coup à boire. 

In Décharge 168 (Jacques Morin)

 

Les commentaires sont fermés.