Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/10/2015

Les ieuvs tombent à plat ….

J'ai publié un précédent post sur les ieuvs, car mon ami Christian Poincheval s'est fourvoyé dans ce nanar  docu de série Z... Z comme Zardoz, le pire film, devenu un film culte pourtant… Les voies du cinéma sont impénétrables et celles de la télé encore plus… Bref j'ai appris la nouvelle du bouillon sans culture des ieuvs... Rien d'étonnant à cela… Réjouissant presque… Serait ce que le public n'a pas accepté un niveau si bas ? Quel phénomène a enrayé la machine bien huilée pourtant ce qui se traduit pas un fiasco financier. Des millions investis en pures pertes… Une belle leçon d'humilité pour ces concepteurs démoulés à la louche des studios Crétins and Co…. 

  J'ai trouvé un article sur Télérama.fr qui en parle… le voici donc.

NRJ12 annule “Coup de jeune à Las Vegas”, faute d'audience...

nrj-annule-coup-de-jeune-a-las-vegas-faute-d-audience,M267270.jpg

“Coup de jeune à Las Vegas : les ieuvs font leur show !””, une nouvelle émission de téléréalité consacrée aux séniors arrive ce soir sur NRJ 12. Une lectrice nous a écrit pour nous expliquer pourquoi, elle qui n'avait pas du tout le profil, a ressenti le besoin d'y plonger, contre l'avis des siens. Récit.

C'est la loi du genre. A Télérama comme ailleurs, les lecteurs écrivent pour contester, se défouler ou donner leur opinion (généralement opposée à celle du journal) sur un film, une émission, un livre, la marche du monde… Il leur arrive aussi (plus rarement), de dire « bravo » ou « merci ». Et puis, il y a ces OVNI, des lettres ou des mails surgis de nulle part, comme celui du le 4 octobre 2015 qui disait ceci :

Bonjour,
On peut être une fervente lectrice de 
Téléramadepuis 1970 sans jamais déroger à son achat hebdomadaire (sauf pendant les huit années que j'ai passées à vivre en Afrique) et participer à une aventure collective pour un projet « artistique ». Mon univers est celui d'Aragon et Barbara. J'ai 66 ans, j'écris, je chante du lyrique, cependant je me suis jetée à l'eau. J'ai chanté du rock ! Je ne connais rien à la téléréalité. J'ignorais jusqu'à l'existence de NRJ 12. Je regarde seulement Arte et Ciné Géants à la télévision.

Je suis partie sans l'assentiment des miens, sans savoir où j'allais. Je ne regrette pas ma décision. J'aurais aimé rencontrer un journaliste lors de la conférence de presse qui a eu lieu vendredi à Paris. Je connais d'avance votre réaction à l'annonce de ce programme. Je serais triste de me sentir salie par mon magazine préféré, celui qui me tient au courant du monde intellectuel et culturel. Je suis à votre disposition si vous souhaitez en savoir davantage. Cordialement.

France

PS : depuis vingt-huit ans et mon retour définitif en France, j'ai photocopié mille quatre cent cinquante six grilles de mots croisés de 
Télérama. De fait, chaque semaine, mon mari et moi les faisons en parallèle.

Intriguant. Nous avons voulu en savoir davantage. France a tourné dans la prochaine téléréalité (« docu soap » en novlangue télévisuelle) de NRJ 12 dont les deux premiers épisodes seront à l'antenne le 19 octobre prochain. Titre : Coup de jeune à Las Vegas : les ieuvs font leur show ! Concept : faire du neuf avec des « ieuvs ». Fini (momentanément) Les Anges, leurs éclats adolescents, leurs ébats, leurs états d’âme ; place aux séniors.

 

 

Dix chanteurs amateurs de 60 à 71 ans ont été sélectionnés pour monter en cinq semaines dans l'habituelle villa de Las Vegas un show garanti 100 % rock'n'roll. Objectif : donner un concert unique dans une des salles mythiques de la ville, le Pearl. Pour « relever le défi », nos rockeurs plus tout à fait en herbe sont accompagnés de huit jeunes danseurs âgés de 20 à 27 ans, avec qui ils ont dû monter le spectacle.

A priori, rien ne prédestinait France à être de cette histoire. Elle avait pourtant décidé d'en être. Nous avons voulu comprendre pourquoi, la lui faire raconter. Nous l'avons appelée, elle a accepté sans barguigner. Une façon peut-être pour elle de boucler la boucle. Récit d'une candidate pas tout à fait comme les autres.

Chaîne TV ch. séniors pour projet de chorale…

En ce début du mois d’août dernier, mes amis m’envoient une information sur le casting suivant : chaîne TV cherche choristes séniors pour un projet de chorale. Le tournage se fera hors France. Je ne suis pas choriste, je prends des cours particuliers de chant lyrique depuis dix ans. Mes amis me savent attirée par tout ce qui touche à l’art et à la créativité : je fais du théâtre, j’écris.

Je me présente au casting. Je ne connais pas l’existence de cette chaîne. La production m’explique que ce ne sera pas de la téléréalité, mais un docu-réalité. Je ne regarde pas ce genre d’émissions mais à mes yeux, un documentaire, cela fait sérieux. Le courant passe bien, on me demande si j’ai un passeport. On répond à mes questions. Je m’assure qu’ils n’oseront pas tourner en ridicule les séniors. J’insiste : on ne peut demander à des personnes chargées du poids d’une vie (maladies, deuils, chagrins) de se jeter dans une piscine comme le font des noms que je croise au hasard de mes lectures chez le coiffeur en attendant que mes mèches blanchissent. Paradoxe : j’ai très peu de cheveux blancs, j’en veux. Caprice de femme.

“Je frôle l’excommunication familiale et amicale”

 

 

Je quitte ma maison un dimanche, seule. C’est seulement le lendemain que je connaîtrai la destination. Je laisse derrière moi un mari et deux filles (deux jeunes femmes) non pas éplorées mais en colère : « comment notre mère, mon épouse, peut-elle se commettre dans une "chose" pareille ? C’est contraire à son univers culturel » En désertant les lieux, je frôle l’excommunication familiale et amicale. Habitée du sentiment d’avoir fait un crime de lèse Grande Culture. Mais je pars, poussée par le goût de l’aventure sans grand danger, du défi à relever. Pas de fanfare pour m’accompagner, pas de requiem. Il n’aurait plus manqué que cela. Je me sens bien vivante.

Le lendemain je suis informée : nous partons à Las Vegas, nous chanterons du rock'n’roll des années 80, le groupe s’appellera Les Ieuvs ! Moi, dans un monologue intérieur : « Je ne veux pas aller à Las Vegas. Je ne connais rien aux titres annoncés. je déteste ce mot "ieuvs". Je rentre chez moi. » Cerise sur le gâteau, on nous tend un tee-shirt avec le nom du groupe. Je crois défaillir. Le coach vocal s’inquiète en riant « Ça va France ? » « Pas du tout », et je lui fais une grimace. J’attends la suite.

“Il faut savoir prendre du recul, quitte à tomber dans le vide”

 

 

Ma voisine m’informe qu’elle est de telle région de France. Je lui demande « connais-tu le docteur Untel ? » « Bien sûr, c’est un ami de longue date. » Je souris. Une question, une réponse : je vois les larmes monter à ses yeux. « Ton mari m’a sauvé la vie il y a quarante ans ». En ces années lointaines, mon mari était interne à l’hôpital de cette ville. Cet épisode émouvant me met en confiance.

Tous les gens présents sont sympathiques, enthousiastes. Je suis la seule sur ma réserve. Il faut savoir prendre du recul, quitte à tomber dans le vide, me dis-je. Et c’est le grand voyage. Moi qui me suis juré de ne plus jamais prendre l’avion, qui refuse de me rendre aux Etats-Unis, qui ne me sens pas encore sénior dans l’esprit et le corps, me voici embarquée dans une folle aventure, avec des inconnus. Au fond de moi, je ne suis pas mécontente.

Dans l’avion j’apprends que l’un des messieurs fait lui aussi partie de ma vie. Chanteur troubadour, il s’est arrêté avec son épouse, sa roulotte et son cheval dans la localité où j’habitais avec mari et filles il y a presque quarante ans. Je vis une deuxième rencontre tout aussi émouvante que la première. La suite m’en promet de belles.

“Huit jeunes gens nous accueillent : nous allons vivre en communauté durant cinq semaines”

 

 

Notre arrivée à la villa est marquée du sceau de la surprise : de fait, huit jeunes gens nous accueillent, ahuris de nous trouver en face d’eux et réciproquement. S’ensuit une présentation qui éclaircit le doute et sème un peu de panique bilatérale : nous allons devoir vivre en communauté durant ces cinq semaines car ce groupe de danseurs et danseuses accompagnera notre prestation de choristes.

Les jours se suivent, chargés des répétitions, des aventures à explorer dans ce désert où s’érige une ville aux réalisations clinquantes. A l’instar des regards d’enfant dans un Disneyland (où je ne suis jamais allée), le mien se charge de surprise, de joie, d’étonnement. Cette première visite de Las Vegas produit en moi un effet que je n’aurais jamais imaginé : inconsciemment je lâche prise, je me laisse porter par cette ville aux fausses statues, aux lumières éblouissantes, aux machines à sous sans intérêt pour moi.

Tout en grognant contre ces chansons de rock qui ne me plaisent pas, je me lance dans le travail. J’apprends les textes. Nous répétons avec le chef de chœur et son musicien. Nous travaillons en binôme ou à plusieurs dès que nous avons un moment de libre. Entre les répétitions, les aventures hors villa, les repas à préparer (déjeuner et dîner pour dix-huit personnes chaque jour, et ce pendant cinq semaines, c’est difficile à gérer), le temps passe vite.

“Je me refuse le droit à la médiocrité”

 

 

La chorale avance de façon inégale. Chanter en chœur demande une attention constante au chef de chœur. J’ai peu d’expérience en la matière mais j’essaie de respecter les ordres. Nous découvrons le talent des danseurs. Ils sont beaux, intelligents, passionnés de danse, attachants et surtout doués. Très vite, ces jeunes gens, garçons et filles, nous font confiance et nous leur rendons la réciproque. Si je demeure sceptique sur la qualité de notre prestation finale, je me dis qu’ils seront là pour masquer nos faiblesses. Cependant, je me refuse – je nous refuse – le droit à la médiocrité. Nous devons être au top, leitmotiv dans la bouche de nos répétiteurs comme dans ma tête. Nous ne devons pas être ridicules, pour cela il faut travailler. C’est ce que nous faisons tous. La pression monte avec l’approche du show. Tous nos moments libres sont consacrés à des répétitions entre choristes. Les danseurs travaillent avec acharnement et grâce. Enfin le show a lieu. Pari réussi ou non ? Les images parleront d’elles-mêmes. Je n’ai pas l’intention de me substituer à elles.

J’ai ouvert une parenthèse dans ma vie, j’ai laissé pour un temps tout ce qui fait le quotidien. Les factures s'empilent sur mon bureau, à côté des cinq grilles de mots croisés de Télérama.

“Les critiques pleuvront, bonnes et mauvaises”

 

 

Pas de fanfare à mon arrivée, pas de Sacre de mes 65 printemps révolus (j’ai eu un bel anniversaire organisé par tout ce petit monde à Las Vegas). Les critiques pleuvront, bonnes et mauvaises. Nous sommes tous prêts. Je ne suis pas une héroïne de série. Je ne suis pas une héroïne du tout. Il faut du courage pour s’occuper des réfugiés dans un camp, lutter contre les morts en mer de la clandestinité et tout ce qui fait les malheurs de ce monde. Je regrette de ne pas être à la hauteur.

De cette aventure sans risques majeurs, je garde le meilleur : les rencontres humaines, un défi relevé avec un certain succès, la découverte d’une ville « folle » mais aussi des beautés du désert, avoir surmonté des peurs. Pour finir en beauté : aujourd'hui,Télérama sait que j'existe. Et ça, c'est énorme.

17/10/2015

Les ieuvs dans le plat à Las Vegas….

 

o-CHRISTIAN-POINCHEVAL-facebook.jpg

 

Christian Poincheval, ami de longue date, est parfumeur de pets… En effet il est l'inventeur de la pilule à parfumer les pets. Tel est un de ses titres au civil… Car il en possède bien d'autres. Inventeur autant génial que loufoque, il n'en est pas à une loufoquerie prés. Je lui en connais bien d'autres que je me garderais bien de révéler… Mais bon dieu Christian qu'es tu allé foutre dans cette bauge : les ieuvs à las Vegas ?

christian-un-des-candidats-des-ieuvs-font.jpg

Il a réussi le tour de force de parfumer les flatulences en douce fragrances de rose ou de chocolat… Je doute cependant  que ses loufoqueries réussiront à parfumer l'odeur de  fumier qui se dégage dela télé-réalité des ieuvs à las Végas... Mais j'en prends le pari...

 

 

images.jpeg

 

La post production n'est pas comprise dans le contrat, n'est ce pas? Si la production a acheté son image pour le show business sa parole n'a pas été achetée, elle. Si des jeunes loups aux dents longues sont allés chercher Poincheval pour utiliser son image, ils ignoraient sûrement, car ce n'est pas leur rôle que de savoir, qu'ils se mettaient le cochon dans le maïs comme on dit dans le Gers.

Car Poincheval qui n'a rien d'un chanteur amateur, n'est pas et n'a jamais été un rocker, sauf pour s'amuser pendant un mois dans un Barnum à trois sous. C'est un chanteur folk de chansons de sa composition qui tournait déjà dans les années  soixante dix et quatre vingt sur les départements de l'Ouest. Rien d'un amateur qu'on manipule comme un gadget, donc...

Parions qu'il raflera la mise de cette grosse guignolerie... C'est tout ce que je lui souhaite... Cela a sûrement une belle aventure humaine de rencontrer et de travailler avec des jeunes gens et des aventuriers comme lui dans cette histoire, mais le retour à la réalité pour ceux qui ne sont pas préparés risque d'être bien plus  dur... 

Quand le fils se met dans la peau d'un ours pendant treize jours au musée de la chasse, le père peut bien s'immerger pendant un mois dans une télé réalité débile… Cela donnera de bonnes blagues à raconter lors des repas familiaux. 

A qui des deux aura relevé le défi le plus improbable, ou qui se sera mis dans une situation qui les surprendra eux même le plus, ainsi que l'entourage. mais personne ne pourra plus oublier le nom de ces deux-là...

 

Abraham Poincheval et ses treize jours dans la peau d'un ours...

abraham-poincheval-dans-la-peau-de-lours-paris.jpg

 

Dans son projet de remonter le Rhône dans une bouteille...  

abraham-poincheval.jpg

 

Enterré pendant 8 jours sous la mairie de Tours...

 

Abraham-Poincheval-fait-parler-depuis-son-trou_image_article_droite.jpg

 

14/10/2015

Lizz Wright tout simplement….

10/10/2015

Salut Leny et bonjour aux étoiles !!!!!!!!

Leny Escudero ce gars de Mayenne revenu chanter dans sa ville après tout ce temps, c'était en 1976 et j'étais aux première loges émerveillé par sa puissance et sa sincérité...

UneUn destin d'exilé, une connivence avec les gens de peu.

Des airs de Renaud avant l'heure. 

Un poulbot qui n'a pas fait semblant devant la caméra.

Un vieux monsieur qui raconte un monde aujourd'hui disparu.

Un gitan qui le chante  tel qu'il est....

Une belle histoire de vie comme on en rencontre parfois.

Salut Leny, et bonjour aux étoiles.

02/10/2015

Marie Dubot danseuse de Bûto

 

20130614193544-b56526e4-me.jpg

 

D'abord le Bûto késako?

Si kon allait voir koikidi wiki....

 

Les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki ne sont que contingents à une dynamique que vivent toutes les populations que la guerre a meurtries. Comme le dadaïsme et le surréalisme après la première guerre mondiale, à partir de la fin des années 1940 et dans les années 1950, nombre d'artistes japonais se posent la question de l'identité japonaise dans la modernité. La résistance se manifestera contre l'intronisation de la culture américaine, autant que dans le rejet du conservatisme et de son système de valeur. Puisant les formes de cette résistance dans leur propre culture, tout en s'inspirant des actions avant-gardistes des pays occidentaux, la rue et la scène déploient toutes les expérimentations, plastiques et scéniques, jusqu'à provoquer l'ordre public. Exprimer les sentiments plutôt que de les illustrer, créer des actions plutôt que des images. Tel est le défi que posent les artistes de cette époque, riche en éclats. Le butô s'inscrit dans cette évolution et dans le contexte de ces actions, déjà à l'œuvre avant sa naissance. C’est le cas du groupe Gutaï, Association de l'art concret, réunissant une quinzaine d'artistes dont les peintres et acteurs de happenings, Yoshihara Jiro, Kazuo Shiraga, puis de Tetsumi Kudo, qui dénonce l'impuissance sous toutes ses formes et met l'accent sur les pulsions sexuelles dans les comportements. Ce dernier crée par exemple des installations avec d'énormes phallus pendus au plafond au Festival de la libre expression Instant sperm. Il se situe dans la mouvance révolutionnaire de l'avant-garde japonaise dans les années 1960, au même titre que les groupes Zero Jigen, (dimension Zéro), Kuro Hata, (Drapeau Noir), Kokuin (l'Ombre Parole), ou encore Jūrō Kara, du théâtre de la Tente rouge, et Terayama Shuji, du théâtre de la Tente noire, cinéaste, auteur, et homme de théâtre de renom. Ces groupes organisent de nombreuses manifestations de rues et happening subversifs. Leurs leaders sont arrêtés régulièrement et leurs actions interdites parfois. Le Japon est en état de crise et en 1960 la population refuse le renouvellement du traité de sécurité avec les Américains. C'est également au cours de ces années de turbulences que se forgeront les idées qui donneront naissance au butō, qui n’est donc pas un cas isolé, mais le produit d'un développement artistique et d'une résistance socioculturelle globale au Japon. Les motivations sont apolitiques, au sens d'une adhésion à un quelconque parti, mais évidemment « politique » au sens étymologique d'engagement personnel des artistes et de positionnement conscient dans la vie sociale.

Toutes les actions des artistes d'après-guerre dans le monde moderne tendent à universaliser l'art, à sortir de l'influence spécifique de la tradition et des conventions esthétiques et techniques de l'art établi. Plus que la pérennité de l'art et son commerce, c'est son identité provisoire, l'exploration du sens, la communication immédiate et physique avec le public qui semblent s'imposer comme ultime nécessité. La séparation dichotomique de l'acteur et du spectateur est abolie, mais aussi l'art et la vie, et plus tard, poussée plus loin encore, celle du corps symbolique et du corps réel.

Le butô a hérité de tous ces concepts et de toutes ces expérimentations.

 

20130614193603-d8127b5e-me.jpg

 

 

Le butō est imprégné de bouddhisme et de croyances shintô. Cette danse, proche de la performance, n'est pas spectaculaire au sens où elle relève d'une introspection, d'une disponibilité au monde. Explorant les spécificités du corps japonais, le butō aborde des thématiques universelles. Née dans un contexte sociopolitique d'après-guerre, cette danse subversive se caractérise par sa lenteur, sa poésie et son minimalisme. Elle évoque une imagerie grotesque, des sujets tabous, des environnements extrêmes, absurdes. Le butō est couramment dansé avec le corps presque nu, peint en blanc et le crâne rasé, souvent interprété avec des mouvements extrêmement lents avec ou sans public. Mais, il existe autant de formes de butō qu'il existe de danseuses et de danseurs. Il n'y a pas de style fixé, cela peut être purement conceptuel sans aucun mouvement. Ici, l'artiste sonde les instances de son esprit, sa relation au cosmos et l'inscription de son être au cœur de l'univers.

  

20130614193639-eba02660-me.jpg

 

Trois générations de danseurs et danseuses butō se sont succédé.

De la première génération, Yoshito Ohno, fils de Kazuo Ohno et un des premiers élèves de Tatsumi Hijikata, continue à transmettre le butō dans le studio de son père à Kamihoshikawa, près de Yokohama1. Il accueille des élèves japonais et étrangers, et se produit au Japon et à l'étranger. Il est un des piliers de la mémoire historique du butō, en activité constante, et il crée régulièrement des événements mémoriaux qui rassemblent les descendants de ce courant d'avant-garde.

La seconde génération désigne les danseurs et danseuses né(e)s dans les années 1940. Au début du XXIe siècle, Yoko Ashikawa, principale danseuse de Tatsumi Hijikata, est encore active sur la scène japonaise, ainsi que Natsu Nakajima (troupe Mutekisha) qui enseigne toujours et se produit chaque année, notamment au Mexique, où elle dirige des chorégraphies de danseurs connus. Ishii Mitsutaka et Akira Kasai sont également toujours actifs, à leur manière, au cœur de leur quotidien. Akaji Maro dirige toujours avec brio et succès au Japon la troupe Dairakudakan, qu'il a cofondée avec Kô Murobushi. Également acteur, Akaji joue dans des films, aux côtés, notamment, du célèbre Beat Takeshi 2Ushio AmagatsuCarlotta Ikeda(compagnie Ariadone), Masaki IwanaToru Iwashita (du groupe Sankaï Juku), Sumako Koseki, sont aussi parmi les danseurs/danseuses-chorégraphes les plus connu(e)s à l’extérieur du Japon, notamment en France. Ils sont sponsorisés par des institutions culturelles locales, non sans influence, depuis plus de trente ans.

  • La troisième génération (danseurs nés dans les années 1950 et 1960) compte des danseurs confirmés, comme Atsushi TakenouchiYumi FujitaniNobuyoshi Asai et Gyohei Zaitsu, et des danseurs plus jeunes. Car l'on enseigne aujourd'hui le butô comme on enseigne le tai-chi ou le qi-kong, et nombre de thérapeutes du bien-être ont intégré son enseignement au cœur de leur pratique.

Dans la nouvelle génération de danseurs butō, il existe surtout une danse contemporaine, japonaise ou non-japonaise, d'inspiration butô. La question aujourd'hui du legs d'une avant-garde née de la rébellion est une question qui reste ouverte. En attendant, les archives de l'héritage Tatsumi Hijikata et de Kazuo Ohno prennent de l'ampleur : à l'université de Keio, Tokyo 3, au sein de la fondation bankART (ville de Yokohama) et à Bologne en Italie. La célèbre danseuse Carlotta Ikeda a elle-même pratiqué le butō.

 

20130614193645-7fe2c24a-me.jpg

 

 Marie Dubot pratique le bûto depuis de nombreuses années. Cela fait une sacrée paie que je la connais, Marie... Bientôt un demi siècle. J'étais tout môme encore... Elle si blonde, si belle et ses grands yeux bleus d'océan dans lesquels on ne peut que se jeter. Empreinte d'une immense force intérieure. Et toujours ce regard de bienveillance sur les autres et sur tout ce qui l'entoure. Elle est venue au bûto naturellement, c'était sa voie évidente. Dans cet art, la beauté de l'intérieur est la base de la démarche. Le corps n'est qu'une enveloppe. 

 

 

20130614193654-d3cf3693-me.jpg

 

 

 

 

20130614193700-3738a22f-me.jpg