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23/01/2013

Maurice Lode Le peintre du pont des Arts

Maurice ou Michel, peu importe c'est son prénom... Je dis Maurice, parce que c'est Maurice qu'à l'époque il s'appelait. Il avait ses quartiers du coté de St Michel. Il vendait déjà sur le pavé avec le statut de colporteur... Un statut qui remontait à l'époque de la diffusion des journaux et des imprimés dans la rue. Il vendait "ses images à lui", commme il disait... Ses peintures. Le statut de colporteur n'existe plus. Celui de peintre de rue n'a pas encore été reconnu par le ministère de la culture populaire... La culture ça ne peut pas être populaire...

Un policier plus policier que les autres lui a collé des amendes. Deux la même semaine par excés de zèle, pour bien montrer son autorité, parce qu'il n'aime pas sa peinture, peut-être... Vente sur la voie publique sans autorisation. On a le droit de peindre des tableaux sur la voie publique, mais pas de vendre, même quand on fait cela depuis des années et qu'un artiste qui peint dans la rue c'est d'abord un artiste. Mais la loi, surtout quand on veut la rendre inhumaine, c'est la loi. Et la loi est dure plus encore pour les faibles que pour les autres. 

Je lui ai acheté plusieurs de ses toiles, pour moi, pour offrir. Quitte à faire des cadeaux autant aider un artiste. D'autant plus un artiste de la rue. Maurice peint. Il est peintre. Il vit de sa peinture. Il vit pour peindre. C'est sa victoire à lui. Humble parmi les humbles. 

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Michel - Pont des Arts, Paris 1er par brevesdetrottoirs

19/01/2013

Philippe Jacques

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C'était à bordeaux au début des années 80. Arc en Rêve démarrait tout juste.

Depuis c'est devenu l'institution que l'on connait.

J'avais vu les dessins de Philippe par un ami. Dessins aux constructions un peu folles et étonnantes.

Un de ses dessins est devenu l'enseigne de la maison Ressacs.

Morin l'a publié dans Décharge.

Boutet en a utilisé un autre pour une pochette de disque. Philippe semblait ne plus créer en solo absorbé par l'aventure Arc en Rêve.

Il a quitté la structure pour renouer avec l'aventure et notre plaisir...

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14/01/2013

T'as le bonjour d'Albert Marcoeur....

 

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LETTRE N° 35

 C’est quand-même un monde, ils piochent hardi petit dans les diverses caisses de l’État,  contournent les lois, flirtent avec la mafia, se font construire des palais par des ouvriers étrangers payés au noir, et ils viennent voir chez vous si votre installation sanitaire est aux normes ! On est quand-même dans une sérieuse mouise et très franchement, je ne pensais pas que c’était à ce point. Un premier signe m’a été fourni lorsque, les bras chargés de CDs et de DVDs, après une demi-heure de queue, je pose enfin mes achats sur la caisse du magasin et demande un sac pour les entreposer. Cinq centimes, le sac ! « Vous rigolez, j’espère. On se trimballe avec vos sacs à l’effigie de la turne, on fait donc de la pub gratis pour l’usine et en plus vous voulez nous les faire raquer ? » Calme, Albert, calme !

Tout dernièrement, je prends un café dans un bistrot parisien et le serveur me demande : « Vous voulez du sucre ? » C’est bon à savoir, si on désire du sucre pour accompagner son café, on vous en donne.

Il y avait déjà en 2012 des signes avant-coureurs. Je me souviens de la panne "Blackberry". Pas de mails pendant trois jours. Un accroché narrait la catastrophe sous le choc : « Vous vous rendez compte, plus de mails pendant les réunions, j’étais obligé d’écouter ce qu’on disait ! »

J’espère que vous n’avez pas tenu compte des enquêtes d’opinion alarmistes qui se sont succédées tout au long de l’année : les gens sont malheureux et n’ont plus goût à rien. On a pourtant créé en 2009 l’Observatoire International du Bonheur et en 2011, la Journée Mondiale du Bonheur qui aura lieu cette année le 20 mars 2013. Obliger les gens à être heureux, voilà la solution. Et s’ils ne veulent toujours pas, les condamner à être heureux en première instance. Quant à Label Frères, on ne lui a pas demandé son avis. Si on lui avait demandé, il aurait répondu : « Nous nous maintenons dans la courbe des turbulences. Pas de trésorerie suffisante pour entreprendre de nouvelles choses pour l’instant, mais on ne perd rien pour attendre. Juste gérer l’entretien, la distribution du stock et s’occuper des relations, du courrier et du magasin. Pas plus malheureux que ça, donc. »

Je viens juste de terminer une pièce vocale pour 150 choristes wallons et flamands. Pièce de 12 minutes intitulée "Les Dominos" et commandée par "Lille 3000" et "Bazar". Deux représentations, place de l’Hôtel de Ville de Bailleuil (59270) les 18 et 21 mai 2013.

Le spectacle avec le quatuor Béla créé en mai 2012 à l’Atelier du Plateau a enfin un nom :

"Si oui, oui. Sinon non !". Deux concerts, l’un à Chabeuil (26120) le 6 mars 2013, l’autre à Paris dans le cadre du festival  "Jazz Nomades" le 29 mai aux Bouffes du Nord. Un projet de quatre concerts au cirque électrique de Macario est à l’étude pour l’automne 2013.

Une autre aventure est en préparation. Plonk et Replonk veulent éditer mes histoires vécues à la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. Certaines de ces histoires sont déjà en ligne mais toutes seront illustrées, cartepostalisées et réunies dans un magnifique recueil signé Plonk et Replonk. Le titre ne changera pas : "Mais Monsieur Marcoeur, comment se fait-il que vous ne soyez pas venu nous voir plus tôt ?!"

La violoncelliste Noémi Boutin et la flûtiste-chanteuse Sylvaine Hélary m’ont également commandé une pièce. J’ai envie de la commencer ainsi :

- T’es pas obligée d’ouvrir le robinet à fond quand tu te laves les mains, t’es pas obligée !

- C’est pour que l’eau chaude arrive plus vite. Dès que c’est suffisamment chaud, je réduis la pression.

- T’es pas obligée de laisser couler l’eau quand tu te savonnes les mains, t’es pas obligée ! Tu ouvres, tu te mouilles les mains, tu fermes le robinet, tu te savonnes ensuite et tu rallumes pour te rincer !

- C’est ça, et je fous du savon partout !

- Ça va tuer personne !

- Seulement, le robinet, il faudra le nettoyer. Et je vais faire recouler l’eau. J’aurai les mains rincées mais faudra rincer le robinet !

- T’es pas obligée de faire couler l’eau pour nettoyer le robinet, t’es pas obligée. Tu peux le nettoyer avec un chiffon ou un torchon.

- C’est ça, je vais dégueulasser un torchon propre avec la crasse de savon toute grise.

- Prends la mouillette ! Ou l’éponge humide !

 

Tous mes voeux de bonheur et de maintien en bonne forme dans la spirale infernale.

Avec les salutations sincères et amicales des frères Label.

  

   Albert Marcoeur, le 6 janvier 2013

 

11/01/2013

Thomas Vinau

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Thomas, je l'ai rencontré sur un de ces salons-usine à gaz, gigantesque. Le Mans, St Malo... Une monstruosité... Un de ces salons où on ne rencontre jamais personne. Quinze ans que je traîne dans des endroits pareils... C'est un métier, l'écriture. Avec ses contraintes... Vendre un minimum pour que l'éditeur continue à y croire et sorte le prochain. Un tandem féroce... La machine à écrire... ça porte bien son nom. Et dire qu'un libraire a nommé sa librairie la machine à lire. A Bordeaux... Tiens encore un autre de ces salon-usine. 

C'est pas sur ces salons là qu'on rencontre des auteurs, ou des lecteurs, mais dans des petites villes. Alençon, Romans, Cazères...

Des gens qui vous parlent, vous écoutent, vous regardent. Et on y vend aussi bien sinon mieux que dans ces foires. Pas de Poivre d'arvor, ni de Coffe, ni de Boringher...

Rien contre eux, non. Sympas même entre collègues. On blague un peu avec Coffe. On connive avec Richard. On se vouvoie avec Patrick... L'ocasion d'un service de presse. Puis une petite carte à l'en tête de TF1. La petite phrase gentille de ce bon gars qu'est le Patrick... Mais pas d'invitation pour autant à une émission... Ce que j'écris lui a pas plu, sûrement... Je comprends bien que ça plaise pas... C'est pas dans l'air du temps... On va pas en faire un fromage, hein...Bon, on est pas de la même galaxie... 


 

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Du bruit, du monde, deux jours de suite. Beaucoup. Un de ces salons  hypertrophié...

Des yeux qui regardent les couvertures des bouquins et des gens derrière ces yeux. Il regardent les livres, les yeux. Les gens qui passent, ils passent. Ils vous voient pas. Ils vous regardent pas, ils regardent  les couvertures des livres. Ils voient la vedette vue à la télévision. Vous pas... ( Tiens on dirait du Angot...) Du "sous Duras" comme on dit d'un sous-prolétaire. Du lumpen Angot. J'arrête là tout de suite, elle va s'énerver, comme elle sait bien faire. Comme à Montpellier, sur le stand de Sauramps. Une colère. Théâtrale, forcément. Il faut bien se faire remarquer...

Tout ça pour parler de style. Air de rien.

Des gens qui en ont un. Des autres qui l'empruntent. L'empreinte. La marque de ce qui vous touche. Le style. L'absence de genre est déjà un genre. L'absence de style, un encore plus sûrement. En avoir ou pas, de style. Il vaut mieux ne pas en avoir qu'avoir celui d'un autre. Au début j'ai pensé à des références en lisant Thomas. Au début seulement...

Ses petits riens qui font la différence. 

Depuis il m'a offert ses plaquettes. Dans mes toilettes, elles sont bien là. Depuis le début...

L'endroit le plus reclus pour lire. Le cabinet. Enfin, là, on me foutera la paix. Lire ce gars-là...

Le relire... Un peu à chaque fois. Une gorgée pour la route.

Je le confesse, je suis accro à son alcool de verbe.

Ici ça va... c'est son dernier... 

Il me l'a envoyé... Il est là sur mon bureau...

Sous des papelards, des copies, des factures...

Bien enfoui... Il attend... J'ai honte de pas déjà l'avoir lu...

Il s'imbibe de l'éponge des mots, il m'a dit Thomas...

Ici ça va, est là...

Pas lu encore...

Peut être peur aussi de le lire...

Ces gens-là quand on les lit, après pour écrire, c'est plus dur, forcément.

Il a dit des choses comme on aurait voulu les dire. Si simplement. Comment fait-il pour écrire si simplement? Oui sûrement la peur. Comme on peut avoir peur de tomber dans Duras, Céline, ou d'autres... Et ne pas s'en remettre...

Je vais le lire, oui, c'est sûr ça...

Thomas ce grand-là...

Et comme il me dit dans un mail :

Peu importe
tu le liras un matin
un de ces jours où l'on n'attend rien
mais où l'on veut bien croire
au jour