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11/01/2013

Thomas Vinau

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Thomas, je l'ai rencontré sur un de ces salons-usine à gaz, gigantesque. Le Mans, St Malo... Une monstruosité... Un de ces salons où on ne rencontre jamais personne. Quinze ans que je traîne dans des endroits pareils... C'est un métier, l'écriture. Avec ses contraintes... Vendre un minimum pour que l'éditeur continue à y croire et sorte le prochain. Un tandem féroce... La machine à écrire... ça porte bien son nom. Et dire qu'un libraire a nommé sa librairie la machine à lire. A Bordeaux... Tiens encore un autre de ces salon-usine. 

C'est pas sur ces salons là qu'on rencontre des auteurs, ou des lecteurs, mais dans des petites villes. Alençon, Romans, Cazères...

Des gens qui vous parlent, vous écoutent, vous regardent. Et on y vend aussi bien sinon mieux que dans ces foires. Pas de Poivre d'arvor, ni de Coffe, ni de Boringher...

Rien contre eux, non. Sympas même entre collègues. On blague un peu avec Coffe. On connive avec Richard. On se vouvoie avec Patrick... L'ocasion d'un service de presse. Puis une petite carte à l'en tête de TF1. La petite phrase gentille de ce bon gars qu'est le Patrick... Mais pas d'invitation pour autant à une émission... Ce que j'écris lui a pas plu, sûrement... Je comprends bien que ça plaise pas... C'est pas dans l'air du temps... On va pas en faire un fromage, hein...Bon, on est pas de la même galaxie... 


 

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Du bruit, du monde, deux jours de suite. Beaucoup. Un de ces salons  hypertrophié...

Des yeux qui regardent les couvertures des bouquins et des gens derrière ces yeux. Il regardent les livres, les yeux. Les gens qui passent, ils passent. Ils vous voient pas. Ils vous regardent pas, ils regardent  les couvertures des livres. Ils voient la vedette vue à la télévision. Vous pas... ( Tiens on dirait du Angot...) Du "sous Duras" comme on dit d'un sous-prolétaire. Du lumpen Angot. J'arrête là tout de suite, elle va s'énerver, comme elle sait bien faire. Comme à Montpellier, sur le stand de Sauramps. Une colère. Théâtrale, forcément. Il faut bien se faire remarquer...

Tout ça pour parler de style. Air de rien.

Des gens qui en ont un. Des autres qui l'empruntent. L'empreinte. La marque de ce qui vous touche. Le style. L'absence de genre est déjà un genre. L'absence de style, un encore plus sûrement. En avoir ou pas, de style. Il vaut mieux ne pas en avoir qu'avoir celui d'un autre. Au début j'ai pensé à des références en lisant Thomas. Au début seulement...

Ses petits riens qui font la différence. 

Depuis il m'a offert ses plaquettes. Dans mes toilettes, elles sont bien là. Depuis le début...

L'endroit le plus reclus pour lire. Le cabinet. Enfin, là, on me foutera la paix. Lire ce gars-là...

Le relire... Un peu à chaque fois. Une gorgée pour la route.

Je le confesse, je suis accro à son alcool de verbe.

Ici ça va... c'est son dernier... 

Il me l'a envoyé... Il est là sur mon bureau...

Sous des papelards, des copies, des factures...

Bien enfoui... Il attend... J'ai honte de pas déjà l'avoir lu...

Il s'imbibe de l'éponge des mots, il m'a dit Thomas...

Ici ça va, est là...

Pas lu encore...

Peut être peur aussi de le lire...

Ces gens-là quand on les lit, après pour écrire, c'est plus dur, forcément.

Il a dit des choses comme on aurait voulu les dire. Si simplement. Comment fait-il pour écrire si simplement? Oui sûrement la peur. Comme on peut avoir peur de tomber dans Duras, Céline, ou d'autres... Et ne pas s'en remettre...

Je vais le lire, oui, c'est sûr ça...

Thomas ce grand-là...

Et comme il me dit dans un mail :

Peu importe
tu le liras un matin
un de ces jours où l'on n'attend rien
mais où l'on veut bien croire
au jour

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