14/01/2013
T'as le bonjour d'Albert Marcoeur....
LETTRE N° 35
C’est quand-même un monde, ils piochent hardi petit dans les diverses caisses de l’État, contournent les lois, flirtent avec la mafia, se font construire des palais par des ouvriers étrangers payés au noir, et ils viennent voir chez vous si votre installation sanitaire est aux normes ! On est quand-même dans une sérieuse mouise et très franchement, je ne pensais pas que c’était à ce point. Un premier signe m’a été fourni lorsque, les bras chargés de CDs et de DVDs, après une demi-heure de queue, je pose enfin mes achats sur la caisse du magasin et demande un sac pour les entreposer. Cinq centimes, le sac ! « Vous rigolez, j’espère. On se trimballe avec vos sacs à l’effigie de la turne, on fait donc de la pub gratis pour l’usine et en plus vous voulez nous les faire raquer ? » Calme, Albert, calme !
Tout dernièrement, je prends un café dans un bistrot parisien et le serveur me demande : « Vous voulez du sucre ? » C’est bon à savoir, si on désire du sucre pour accompagner son café, on vous en donne.
Il y avait déjà en 2012 des signes avant-coureurs. Je me souviens de la panne "Blackberry". Pas de mails pendant trois jours. Un accroché narrait la catastrophe sous le choc : « Vous vous rendez compte, plus de mails pendant les réunions, j’étais obligé d’écouter ce qu’on disait ! »
J’espère que vous n’avez pas tenu compte des enquêtes d’opinion alarmistes qui se sont succédées tout au long de l’année : les gens sont malheureux et n’ont plus goût à rien. On a pourtant créé en 2009 l’Observatoire International du Bonheur et en 2011, la Journée Mondiale du Bonheur qui aura lieu cette année le 20 mars 2013. Obliger les gens à être heureux, voilà la solution. Et s’ils ne veulent toujours pas, les condamner à être heureux en première instance. Quant à Label Frères, on ne lui a pas demandé son avis. Si on lui avait demandé, il aurait répondu : « Nous nous maintenons dans la courbe des turbulences. Pas de trésorerie suffisante pour entreprendre de nouvelles choses pour l’instant, mais on ne perd rien pour attendre. Juste gérer l’entretien, la distribution du stock et s’occuper des relations, du courrier et du magasin. Pas plus malheureux que ça, donc. »
Je viens juste de terminer une pièce vocale pour 150 choristes wallons et flamands. Pièce de 12 minutes intitulée "Les Dominos" et commandée par "Lille 3000" et "Bazar". Deux représentations, place de l’Hôtel de Ville de Bailleuil (59270) les 18 et 21 mai 2013.
Le spectacle avec le quatuor Béla créé en mai 2012 à l’Atelier du Plateau a enfin un nom :
"Si oui, oui. Sinon non !". Deux concerts, l’un à Chabeuil (26120) le 6 mars 2013, l’autre à Paris dans le cadre du festival "Jazz Nomades" le 29 mai aux Bouffes du Nord. Un projet de quatre concerts au cirque électrique de Macario est à l’étude pour l’automne 2013.
Une autre aventure est en préparation. Plonk et Replonk veulent éditer mes histoires vécues à la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. Certaines de ces histoires sont déjà en ligne mais toutes seront illustrées, cartepostalisées et réunies dans un magnifique recueil signé Plonk et Replonk. Le titre ne changera pas : "Mais Monsieur Marcoeur, comment se fait-il que vous ne soyez pas venu nous voir plus tôt ?!"
La violoncelliste Noémi Boutin et la flûtiste-chanteuse Sylvaine Hélary m’ont également commandé une pièce. J’ai envie de la commencer ainsi :
- T’es pas obligée d’ouvrir le robinet à fond quand tu te laves les mains, t’es pas obligée !
- C’est pour que l’eau chaude arrive plus vite. Dès que c’est suffisamment chaud, je réduis la pression.
- T’es pas obligée de laisser couler l’eau quand tu te savonnes les mains, t’es pas obligée ! Tu ouvres, tu te mouilles les mains, tu fermes le robinet, tu te savonnes ensuite et tu rallumes pour te rincer !
- C’est ça, et je fous du savon partout !
- Ça va tuer personne !
- Seulement, le robinet, il faudra le nettoyer. Et je vais faire recouler l’eau. J’aurai les mains rincées mais faudra rincer le robinet !
- T’es pas obligée de faire couler l’eau pour nettoyer le robinet, t’es pas obligée. Tu peux le nettoyer avec un chiffon ou un torchon.
- C’est ça, je vais dégueulasser un torchon propre avec la crasse de savon toute grise.
- Prends la mouillette ! Ou l’éponge humide !
Tous mes voeux de bonheur et de maintien en bonne forme dans la spirale infernale.
Avec les salutations sincères et amicales des frères Label.
Albert Marcoeur, le 6 janvier 2013
15:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
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