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29/01/2009

Enfin une vraie manif de droite....

Vous mes très chers concitoyens, qui comme moi en avez marre de toutes ces manifestations de gauchistes minables, faites comme moi, participez à une manifestation de droite... C'est bien plus drôle... Enfin de vrais slogans qui ne sont pas des tirades empruntées à la prose de pseudos intellectuels stalino-dépressifs... Enfin des gens comme on les aime, pleins de ces valeurs inaltérables du CAC 40... Vive la franche rigolade, Vive le maréchal des logis chef, Viva grand Guignol... Viva carnaval.....






Mes bien chers frères veuillez répéter après moi:

Intermittent, retournes dans ton pays
Intermittents fainéants à plein temps
intermittents, rendez nous notre argent
é chassier trouves-toi un vrai métier
faites des enfants, pas des intermittents
la grossesse a 6 mois
les femmes derrière, les hommes devant
A bas, a bas, le second degré
USA sors nous de ce mauvais pas
Bush, Bush, montre nous la voie
Monsieur Bush, priez pour nous
la parité c'est pour les dégénérés
Chirac président
Monsieur Jean-Jacques Aillagon, tenez bon, s'il vous plaît
Monsieur Raffarin vous nous faites du bien
Raffarin nous voila
Monsieur Pasqua vous m'avez donné la foi
Charles Pasqua reviens les mettre au pas
Mr Nicolas Sarkozy à la culture s'il vous plait
Subvention égal dépense d'argent
PSG fais-nous rêver
Travail, famille, télévision
Remettez le José au frais !
C'est pas les agriculteurs qui nous empêcheront de manger des hamburgers
On aime, on aime les OGM
La culture est une marchandise comme les autres
Alain Delon, rejoins-nous à Chalon , Monsieur Chirac à Aurillac,
Michel Sardou un peu partout
TF1 c'est rudement bien
ARTE c'est trop compliqué
c'est toujours sous titré
avec des films étrangers
ARTE, c'est pas bien, on n'y comprend rien
chacun pour soi, et pas les autres
on est plus, plus de droite que vous
non, non aux manifestations
La droite est adroite, la gauche est gauche
Afrique paye ta dette aux pays occidentaux
Le Bigdil c'est pas si facile
Star Academy c'est pas si mal que ça
restons divisés
les grévistes sont des gens qui ne travaillent pas
les chômeurs sont des gens qui ne travaillent pas
moins de festivals, plus de quinzaines commerciales
Plus de corsos fleuris, moins de festivals de hippies
le Puy du Fou dans toutes les villes
on veut, on veut des sons et lumières
les reconstitutions historiques nous apprennent des choses
Monsieur De Villiers, vous avez de bonnes idées
un vrai statut pour les majorettes
la culture est une marchandise comme les autres
manifestants, vous gênez les commerçants
le FMI ne fait plus crédit
Tf1 sur toutes les chaînes
Mac Donald, dans les cantines
Mickey nous fait rire, et Donald aussi
1 euro, c'est 1 euro
Selliere président
les retraités au boulot
la police protégez nous
la police pas trop loin de nous
Nous sommes tous des américains
les vrais artistes avec nous
on veut des sous, pas des crassous
Les vraies valeurs sont dans nos portefeuilles
Les bonnes actions sont dans nos portefeuilles
CAC 40 CAC 40 OUI OUI
Jean Pierre Gaillard rends-nous l'espoir
Joueur de djembé remontes dans ton cocotier
les cheveux longs c'est pas pour les garçons
les boucles d'oreille ça fait efféminé
les boucles dans le nez c'est pour les bovidés
les rastaquouères au frigidaire
les manouches à la douche
Pas d'allocs pour les dreadlocks
Ma maison mon horizon
A bas les colonnes de Buren
La batucada ne passera pas par moi
La culture ça fait mal à la tête

25/01/2009

Le droit à l'indifférence.....

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Métissage : du fait divers de proximité à la "diversité"
par Mouloud Akkouche
Le métissage est mis à toutes les sauces en ce moment. Pas un jour sans en entendre parler depuis l’élection américaine. Bien sûr, il faut se réjouir de la victoire d’Obama et la défaite de Mac Cain. Bien sûr que, pour un pays qui a souffert d’une importante ségrégation raciale, l’élection d’un président noir revêt une énorme importance.

Mais il faut raison garder et ne pas croire au Père Noël le 20 janvier. Les américains ont, j’ose espérer, d’abord élu un homme politique avec un programme, pas un mannequin de United Colors of Benetton. Beaucoup de commentateurs oublient l’homme politique. D’ailleurs, la couleur de peau n’a jamais empêché d’être dictateur. Mugabe, Mobutu et Kim Jong-il ne sont pas blancs.

Telle radio décide de consacrer sa journée à la diversité, tel hebdomadaire en fait sa une. Stigmatiser des citoyens à cause de leur appartenance ethnique me semble aussi dangereux que de claironner sans cesse les vertus du métissage. Effectivement, il y a eu des luttes légitimes et importantes pointant les dysfonctionnements de la société française dans ce domaines, mais méfions-nous par trop plein de bonté de ne pas tomber dans l’excès inverse.

A plusieurs reprises, j’ai entendu certains auteurs français -dont des amis- affirmer: "Vaut mieux être membre d’une minorité pour obtenir une bourse littéraire ou un prix." Des réalisateurs râlent car les sujets de société traitant des problèmes de mixité raflent les honneurs dans les festivals.

Ces récrimination d’artistes "blancs" ont sans doute dû augmenter avec les attributions du Goncourt et Renaudot. Imaginez alors un instant les pensées des citoyens ayant moins de recul, des citoyens touchés comme leurs voisins- issus de l’immigration- par la crise. Ils ne possèdent pas une caméra ou un stylo pour exorciser les démons qui peuvent faire basculer tout un chacun, même les plus cultivés.

Zidane, Debouze cachent la forêt de ceux qui pointent au chômage

Au fond, il me semble que ce métissage à tout prix cache quelque chose de plus profond. Une manière de se dédouaner et occulter la casse sociale et culturelle en cours dans ce pays. Un leurre pour ringardiser les luttes de classe. Pendant ce temps, ministre de la Justice issue de l’immigration ou pas, une foule nombreuse continue de fréquenter les soupes populaires loin des échoppes Prada. Les Zidane, Debouze et autres célébrités, cachent la forêt de ceux qui pointent au chômage. Eux incarnent la diversité internationale, les autres le fait divers de proximité.

Tout compte fait, je reviens toujours à cette heureuse formule de Michel Rocard dans les années 80: le droit à l’indifférence. Aujourd’hui, grâce à certaines luttes, il me semble que nous devrions peut-être laisser les histoires d’amour "mixte" se faire et se défaire, les étudiants se battre pour obtenir leurs diplômes, les entrepreneurs entreprendre, les slameurs slamer… comme tous les autres.

Même s’il est nécessaire de continuer de sanctionner tout propos ou acte raciste et antisémite et rester vigilant sur les discriminations. Le droit à l’indifférence offrirait sans doute une bouffée d’oxygène à une population qui rêve de jouir de la même invisibilité que les autres, se fondre dans la foule. La pire des choses qui puisse arriver à un citoyen est que, à cause de ses origines, quelqu’un se retienne de lui jeter à la face "tu n’es qu’un con!". Pensez que les êtres d’origine étrangère sont potentiellement des délinquants ou terroristes est aussi stupide que croire qu’ils sont tous parfaits. Les bons sentiments enferment autant que les préjugés.

Pour clore sur une note optimiste, réjouissons-nous de la décision de Obama de fermer Guantanamo et la nomination de deux diplomates expérimentés pour l’Afghanistan et le Proche-Orient. Des actes qui portent haut les couleurs de l’intelligence. Un président lecteur ne peut pas être mauvais. Jugeons-le désormais sur sa politique.

NDLR: Il est balèze mon pote Mouloud, hein... Il a vraiment le sens de la formule et celui du discours politique. Bientôt si ça se trouve il va devenir le nègre de Finkielkrault....


22/01/2009

Et pendant ce temps là au royaume de France.....

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dessin TLEO

LYON (Reuters) - Un rapport rendu public à Lyon met en lumière les tracasseries qui peuvent devenir de vrais obstacles pour les Français d'origine étrangère, même très lointaine, désireux de renouveler leurs papiers d'identité.

L'enquête a été conduite par le Conseil lyonnais pour le respect des droits (CLRD), une instance unique en France fondée il y a vingt ans pour travailler sur les questions de société qui transmet rapports et propositions à la mairie de Lyon.

"Nous alertons les pouvoirs publics sur l'inégalité de traitement des citoyens sur le renouvellement des papiers qui est scandaleuse et choquante. Y a-t-il des Français plus ou moins français que d'autres ?", a demandé Me Alain Jakubowicz, animateur du CLRD lors d'une conférence de presse.

"Bien qu'ils soient Français et qu'ils possèdent déjà une carte nationale d'identité française, on demande à ces personnes de prouver leur nationalité, de produire une nouvelle fois un certificat de nationalité ce qui est tout à fait anormal."

Pour formuler ces exigences, "l'administration se fonde sur une naissance à l'étranger, sur la naissance de parents, de grands-parents ou d'arrières grands-parents à l'étranger ou sur la consonance étrangère du patronyme", dénonce le juriste.

La centaine de témoins ayant raconté leurs mésaventures dignes de Kafka étaient déjà en possession d'une carte nationale d'identité française, certains même d'une carte sécurisée.

"STUPEUR"

Devant les problèmes, plusieurs ont abandonné "par lassitude, ou par révolte et sentiment d'être rejetés", note le rapport de la CLRD, qui rapporte des exemples de fonctionnaires, de militaires voire d'élus mis en difficulté.

Bruno A. est né en 1959 en Algérie et son patronyme a une consonance maghrébine. Jeudi, ce "militaire, fils de militaire et petit-fils de militaire" a raconté qu'on lui avait demandé un justificatif de nationalité pour refaire son passeport.

"Et là, stupeur! La première condition pour servir l'armée française est justement d'être de nationalité française", a-t-il rappelé. Le fonctionnaire qui traitait sa demande lui a répondu avoir "de nouvelles directives à appliquer depuis peu" avant d'ajouter "et de plus votre nom n'est pas d'origine française".

Tout le monde en France est potentiellement concerné par ces problèmes, a estimé Me Jakubowicz.

Le rapport raconte également le cas d'une femme ayant finalement menacé de porter plainte pour fraude électorale pour prouver l'absurdité de ce que l'administration lui demandait.

Née de parents eux-mêmes nés en France mais ayant des noms étrangers, elle avait toujours voté et même été élue conseillère municipale.

"Si je ne suis pas Française, c'est illégal et le maire qui m'avait présentée était donc coupable de fraude en présentant une 'étrangère'", a-t-elle expliqué à le CLRD.

21/01/2009

De la faisabilité politique....

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de Christian Morrisson*

Désinformer par la maîtrise des médias

- "On observe, avec un décalage de 3 à 6 mois, un lien étroit entre l'annonce des mesures de stabilisation et les troubles, les grèves ou les manifestations.
Ce décalage est intéressant, car il prouve que (…) les réactions politiques ont lieu au moment de l'application des mesures plutôt qu'à leur annonce. (…) la plupart des personnes concernées ne sont pas capables d'avoir une idée claire des conséquences de ce programme pour elles, ou pensent qu'il touche surtout les autres". (Page 10-11)
- "Cela suppose une bonne stratégie de communication, (qui est) une arme importante dans le combat politique. Il faut, dès l'arrivée au pouvoir insister, voire en exagérant, sur la gravité des déséquilibres, souligner la responsabilité des prédécesseurs et le rôle des facteurs exogènes défavorables, au lieu de tenir un discours optimiste". (Page 25) "Seule importe l'image que donne le gouvernement et non la portée réelle de ses interventions". (Page 28)
"Il faut ajouter des campagnes dans les medias, voire des actions spectaculaires, pour obtenir le soutien de la population et faire contrepoids à l'opposition". (Page 31)

Manipuler

- "Le gouvernement (…) peut, par exemple, expliquer que, le FMI (Fonds Monétaire International) imposant une baisse de la masse salariale, le seul choix possible est de licencier ou de réduire les salaires et qu'il préfère la seconde solution dans l'intérêt de tous". (Page 29) "Rien n'est plus dangereux politiquement que de prendre des mesures globales pour résoudre un problème macro-économique. Par exemple, si l'on réduit les salaires des fonctionnaires, il faut les baisser dans tel secteur, les bloquer en valeur nominale dans un autre, et même les augmenter dans un secteur clé politiquement. Si l'on diminue
les subventions, il faut couper celles de tels produits mais maintenir en totalité celles pour d'autres produits. Le souci du détail ne connaît pas de limite : si les ménages pauvres consomment seulement du sucre en poudre, on peut augmenter le prix du sucre en morceaux pourvu que l'on garde la subvention au sucre en poudre". (Page 31)

Tromper

- "(Un gouvernement) ne peut plus faire, en principe, de concession dès lorsqu'il a pris des engagements envers le FMI (Fonds Monétaire International) pour bénéficier de son concours. D'ailleurs, une telle décision peut rendre service à un gouvernement car celui-ci peut ensuite répondre aux opposants que l'accord réalisé avec le FMI s'impose à lui, qu'il le veuille ou non". (Page 22)
- "Comme on le voit, pourvu qu'il fasse des concessions stratégiques, un gouvernement peut, en procédant de manière graduelle et par mesures sectorielles(et non globales), réduire les charges salariales de manière considérable. L'essentiel est d'éviter un mouvement de grève générale dans le secteur public qui remettrait en question un objectif essentiel du programme de stabilisation".


* Extraits du "Cahier de politique économique n°13" du Centre de développement de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), 94, Rue Chardon-Lagache, 75016, Paris.


Ce texte est à rapprocher du discours qui paraît hallucinant mais qui ne l'ai pas tant, de Eric Woerth....
Stratégie, stratégie, de bas de gamme... La faconde, la rapacité, le mépris, la morgue du dominant ne quelques sortes... Tant que ça dure...


Propos du Ministre de la Fonction publique (sic) rapportés par Charlie-Hebdo, tenus lors d'une réunion de la Fondation Concorde, proche de la majorité actuelle, le mercredi 20 octobre au Café Restaurant Pépita à Paris :

"Les retraités de la fonction publique ne rendent plus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles, mais continuent de peser très lourdement. La pension d'un retraité, c'est presque 75% du coût d'un fonctionnaire présent. Il faudra résoudre ce problème."
"Le grand problème de l'État, c'est la rigidité de sa main-d'oeuvre. Pour faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau, il faut un an. Non pas à cause de l'escalier [rires dans la salle], mais des corps. Il y a 1400 corps. 900 corps vivants, 500 corps morts [rires], comme par exemple l'administration des télécoms. Je vais les remplacer par cinq filières professionnelle qui permettront la mobilité des ressources humaines : éducation, administration générale, économie et finances, sécurité sanitaire et sociale. Si on ne fait pas ça, la réforme de l'État est impossible. Parce que les corps abritent des emplois inutiles."
"A l'heure actuelle, nous sommes un peu méchants avec les fonctionnaires. Leur pouvoir d'achat a perdu 4,5% depuis 2000."
"Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques."
"C'est sur l'Éducation nationale que doit peser l'effort principal de réduction des effectifs de la fonction publique. Sur le 1,2 million de fonctionnaires de l'Éducation nationale, 800 000 sont des enseignants. Licencier dans les back office de l'Éducation nationale, c'est facile, on sait comment faire, avec Éric Woerth [secrétaire d'État à la Réforme de l'État] : on prend un cabinet de conseil et on change les process de travail, on supprime quelques missions. Mais pour les enseignants, c'est plus délicat. Il faudra faire un grand audit."

"Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics . L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure - c'est ce que fait très bien Michel Camdessus , mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, ils se recroquevillent comme des tortues."

Il admet dans ses propos que les français sont satisfaits de la qualité du service public rendu par les fonctionnaires, quels qu'ils soient. C'est bien en les fragilisant de l'intérieur (sous effectif, baisse d'investissements etc.) qu'il compte rendre les services publics impopulaires auprès des populations. Une impopularité qui lui servira de prétexte pour les privatisations à venir. Alors que ce sont bien les attaques à l'oeuvre depuis de nombreuses années qui dégradent la qualité des services publics.

11/01/2009

Vic Chesnutt

Pour ne pas désespérer de l’espèce humaine il existe des gens comme Vic Chesnutt qui vous font croire qu’on peut encore repousser les limites quand on est acculé à force de n’avoir plus rien. Il fait exister encore une porte de secours vers laquelle se diriger. Un miracle étant rare dans ce monde autant en profiter immédiatement.
Au carrefour des Cohen, Russel, Guthrie, Buckley, il y a le petit Vic, abandonné dans sa poussette. Méchamment amoché par les fées qui se sont penchées sur le landau.C’est lui qui descendait les marches dans le film du cuirassé Potemkine. Une tête d’allumé de première. Chesnutt va à l’essentiel. Il dépouille comme on le dit d’une eau forte et la teinte de l’empreinte toute en manière noire devient lumière. Un drôle de type à écouter toutes affaires cessantes.
Vous dire que ce type m'a filé la chair de poule, c'est peu... Fort et bon comme un alcool vieux...

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Pour commencer vous pouvez vous jeter ça derrière la cravate....

et puis s'il vous reste un doute remettre ça, si vraiment vous êtes d'un autre monde et que vous ne croyez pas ce que je dis

10/01/2009

René Barde- Charlotte (2)

Comment vous dire cette joie, lorsque dans cette valise en carton ouverte devant moi j'ai vu apparaître les manuscrits de René Barde tout jaunis, écris à la plume d'écolier de cette graphie nette, précise, belle... Dessinée avec cette minutie d'écolier appliqué. Une émotion intense en ayant l'impression de découvrir un trésor. De remonter des fonds de la terre, enfouie dans l'or du temps, la matière vivante de la parole. Plusieurs manuscrits, des aphorismes, et un gros pavé de mille pages. Puis ce texte intitulé Charlotte dont j'ai évalué le calibrage à environ cent cinquante mille signes. Un petit roman. Encore inédit, et dont je vous offre, Bernard Collet m'en pardonnera, les quelques premières pages....

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René Barde dans sa mansarde en 1962
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Charlotte ( 2 )
Parfois la porte d’un de ces lieux s’ouvrait, une clameur en sortait : bruits confus de voix dans lesquelles chantaient la bière, l’alcool et le plaisir ; puis tout redevenait lointain, la porte s’étant refermée.
Mais l’obscurité et le silence n’allaient pas de paire dans la rue : des hommes y chantaient des louanges au bon vin ou râlaient des choses ineptes. Il y en avait toujours sur le chemin qui allaient d’un bar à l’autre par groupe, se tenant par le bras, souvent obstinés à ne pas perdre l’aplomb qui parfois les trahissait.
C’est qu’on était dimanche et lendemain de paye. Ah ! On était loin du calme village qu’avait été Nasinghem ! C’avait été un petit centre mi-usinier, mi-campagnard et les quelques ouvriers qui y demeuraient ne s’y distinguaient pas des paysans de mœurs toujours rassises.
Mais depuis que la fabrique de coton s’était agrandie, avait quadruplé ses métiers, la population avait bien augmenté… Hé ! de quoi ? De la roture, de bricoleurs, de claque-la-dent, l’écume des environs. Et on lâchait un « milliard de D… » qui montrait la colère retenue, elle eut été vaine. Puis, ils augmentaient toujours de nombre… Les baraquements aménagés pour eux ne suffisant plus, ils entraient dans les maisons comme locataires.
La plupart n’avaient pas de femme – elle est encombrante au nomadisme – et que peut-il se passer quand chaque homme n’a pas sa femme ?… Et de ces gens qui sapaient si fortement les coutumes - aussi vieilles que le clocher qui avait vu naître et fondre bien des générations – plus d’un avait déjà empli son casier judiciaire.
- Oui ! tout a bien changé, les voilà tous amis de nos gars et de nos filles disaient les mères outrées.
Car ceux là n’étaient pas fâchés de ce revirement des habitudes ; les contraintes pesaient aux jeunes du village qui supportaient toute la dureté de la vie d’ouvrier, sans profiter de l’agrément qu’elle leur offrait.
Auparavant on ne savait qu’aller le soir travailler au jardin ou se louer pour quelques heures après l’usine à un fermier qui payait peu. Mais maintenant, le soir, c’était le brin de toilette, la danse, la boisson et la course aux belles. C’était inconciliable avec les penchants traditionnels.
Il y eut bien au début quelques bons frottements entre ceux du pays et les nouveaux venus, à tel point que les gendarmes en patrouille se faisaient, eux aussi, mettre à mal. Tantôt un parti, tantôt l’autre formait des complots pour venger des camarades qui avaient eu à souffrir la rudesse d’un poing sans douceur.
Mais après quelques échauffourées, le nombre étant pour l’envahisseur, il fallut en rabattre ; et tout finit par s’arranger. Attelés au même travail, leurs peines et leurs besoins étant communs, la camaraderie n’eut plus d’autres agents de trouble que les surprises de la vie ordinaire, telles la jalousie pour les belles ou parfois, après boire, la vague envie de montrer que l’on a du sang et des muscles.
Un cafetier eut l’initiative de louer un piano automatique et d’aménager une salle pour les danseurs ; huit jours après dix de ces instruments étaient installés dans le village. Les estaminets ne désemplissaient plus. Une fois la pension payée le reste de la semaine tombait dans la caisse des comptoirs.
Les vieux du village qui avaient l’habitude de s’assembler pour jouer tranquillement aux cartes dans leurs estaminets attitrés en avaient été vite vidés.


Et toujours en librairie La soupe à la chaussette de René Barde aux éditions l'Arganier


02/01/2009

Bienvenue en 2009

"La faisabilité politique de l'ajustement", de Christian Morrisson*
Quelques conseils des ECONOMISTES de l'OCDE aux POLITIQUES pour casser la résistance sociale à la marchandisation des services publics. Qui nous manipule ? Comment allons-nous être mangés ?

Profiter de la situation
- "Si un gouvernement arrive au pouvoir au moment où les déséquilibres macro-économiques se développent, il bénéficie d'une courte période d'ouverture (4 à 6 mois) pendant laquelle l'opinion publique le soutient et il peut rejeter sur ses prédécesseurs l'impopularité de l'ajustement. Grâce à ce soutien, les corporatismes sont temporairement affaiblis et il peut dresser l'opinion contre ses adversaires. Après ce délai de grâce, c'est fini." (Page 24)

Diviser l'opinion publique
- " (Un gouvernement) doit se ménager le soutien d'une partie de l'opinion, au besoin en pénalisant davantage certains groupes. En ce sens, un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes serait plus difficile à appliquer qu'un programme discriminatoire, faisant supporter l'ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu'ils soutiennent le gouvernement". (page 17)
- " La plupart de ces réformes (structurelles) frappent certains groupes tout en bénéficiant à d'autres, de telle sorte qu'un gouvernement peut toujours s'appuyer sur la coalition des groupes gagnants contre les perdants". (page 18)

Casser les résistances, les corporatismes et les syndicats
- "L'autre obstacle tient au corporatisme, plus il existe de groupes d'intérêt puissants et bien organisés, plus la marge de manœuvre du gouvernement est réduite". (…) toute politique qui affaiblirait ces corporatismes serait souhaitable. (…) cette politique soulèvera des résistances, mais il vaut mieux que le gouvernement livre ce combat dans une conjoncture économique
satisfaisante, qu'en cas de crise, lorsqu'il est affaibli. (Elle) peut prendre
plusieurs formes : garantie d'un service minimum, formation d'un personnel qualifié complémentaire, privatisation ou division en plusieurs entreprises concurrentes, lorsque cela est possible". (Page 23)
- "Un gouvernement qui veut accroître ses marges de manœuvres et rendre plus flexible une société, aurait intérêt à affaiblir d'abord tous les corporatismes ». (Page 24)
- "La grève des enseignants n'est pas (…) une gène pour le gouvernement mais elle est indirectement dangereuse, puisqu'elle libère la jeunesse pour manifester. Ces grèves peuvent donc devenir des épreuves de force difficiles à gérer". (Page 29) "Les grèves comportent un inconvénient sérieux, celui de favoriser les manifestations. Par définition, les grévistes ont le temps de manifester. Surtout les enseignants du secondaire et du supérieur (qui) libèrent une masse incontrôlable de lycéens et d'étudiants pour les manifestations, un phénomène très dangereux". (Page 26)

La suite au prochain post... car suite il y a bien sûr....