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09/10/2007

ICEBERG SLIM

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"Le récit de ma brutalité et des artifices que j'ai employés pour arriver à mes fins remplira de dégoût nombre d'entre vous, mais si j'arrivais à sauver ne serait-ce qu'une personne de la tentation de plonger dans cette fange destructrice, si je parvenais à convaincre quelqu'un d'employer sa jeunesse et son intelligence d'une manière plus positive pour la société, alors le déplaisir que j'aurais apporté avec ce livre serait largement compensé...".

Comme entrée en matière on est averti... Ce type, malgré tout, on se prend à lui trouver des circonstances atténuantes. Il aura subi le vice des adultes, vécu dans le ghetto, où on ne peut que devenir, junkie, maquereau, dealer, indic, mais jamais; juge, avocat, banquier, artiste ou prof. Un cursus plombé dés le départ, alors dans ces circonstances échoué au bagne n'est pas original. Ce qui l'est plus c'est le style de Slim. Coeurs sensibles ne plongez pas votre âme dans sa littérature. Polar, sociologie, autofiction, tout cela à la fois. Les bas fonds ramenés à la surface, via l'écriture, ont de quoi vous plomber le moral. Et pourtant il en ressort une énergie communicative... Car ce type vous a emmené dans son univers et vous avez pris, honte à vous, plaisir à le lire.


Son œuvre est sortie du ghetto puisque ses livres se sont vendus à plus de 8 millions d’exemplaires, et ils ont inspirés toute une frange de la communuauté afro-américaine et hip hop. Il meurt en 1992, d'une insufissance rénale.

Iceberg Slim, né Robert Beck en 1918 à Indianapolis, de l’union d’une serveuse et d’un cuisinier afro-américain.

Il grandit à Chicago, dans le ghetto, où il apprend son métier de maquereau. A 18 ans il prend le nom d’Iceberg Slim. Il exercera cette « profession » de 18 à 42 ans de Chicago, à Détroit via Cleveland pendant cette période, il trempe dans la délinquance, la violence et la criminalité. Il est l’une des figures mythiques du proxénétisme. Sa vie est ponctuée de quelques incarcérations pour délits divers. Lors d’un ultime séjour en prison, il décide de mettre fin à cette vie de débauche en se consacrant à la littérature.
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Trick Babby
Il s’inspira de la vie d’un de ses codétenu pour écrire le livre Trick Baby qui est l’histoire d’un arnaqueur arnaqué qui vit le drame de son sang mêlé, un Noir à la peau blanche incapable de trouver sa place d’un côté comme de l’autre de la barrière.
En renouant avec une vieille connaissance de Chicago Iceberg décide d’écrire Mama Black Widow qui raconte la vie de ce travesti noir, Otis Tilson dont la vie fut un chemin de croix.
Violé, très jeune, par un diacre noir, dominé par une mère intéressée et manipulatrice, Tilson verra ses soeurs jetées sur le trottoir, son frère mis en cabane. Adolescent, il découvrira en lui une garce perverse. Il se suicide en avril 1969.
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Pimp son premier livre est une autofiction dans laquelle il décrit la vie de maquereau flambeur, exclu d’un monde blanc aux frontières infranchissables, qui échappe au destin de la plupart des noirs de l’époque à savoir porteur de valises ou cireur de chaussures. L’auteur ne nous épargne rien : il ne minimise aucune de ses exactions, mais il ne cautionne ni la drogue ni la prostitution. Il dénonce, au contraire avec des mots crus aux accents véridiques, l’enfance maltraitée, la condition sociale des femmes noires, le racisme, la corruption de la police, l’enfer de l’univers carcéral.
La critique américaine condamna violemment le livre alors que le « New York Times » refusa de publier une publicité pour le livre paru en 1969. Avec le temps ce livre devint aux Etats Unis pour la communauté noire qui s’est reconnue dans cette image pourtant violente et effrayante un ouvrage culte.

Il y décrit les règles de son monde glauque, règles justifiées par la société à laquelle elles s'appliquaient, où un officier de police pouvait coller le canon d'un pistolet sur la tête d'un Noir et prétendre qu'un spasme de l'index avait conduit à l'assassinat d'un innocent, une société où était considéré comme un crime de faire de l'auto-stop et de traverser la rue en dehors du passage pour piétons, et où la détention d'une graine de marijuana pouvait envoyer quelqu'un en prison pour des années…

Il apporte la preuve de la violence qui s'exerçait contre les femmes. Alors que d'autres écrivains noirs niaient ces mauvais traitements, Iceberg, lui, en plus de les décrire, allait jusqu'à reconnaître que lui-même les infligeait. Il y fait aussi la lumière sur la torture et le meurtre des noirs en prison, la mysoginie systématique et meurtrière, la violence physique auxquelles les prostituées étaient confrontées, le rôle manifeste de la police dans le maintien des activités criminelles aux Etats-Unis.



Bibliographie
- Pimp: The Story of My Life
- Trick Baby: The Story of a White Negro
- Long White Con: The Biggest Score of His Life!
- Naked Soul of Iceberg Slim: Robert Beck's Real Story
- Mama Black Widow: A Story of the South's Black Underworld
- Airtight Willie and Me: The Story of Six Incredible Players
- Death Wish: A Story of the Mafia
Doom Fox a été écrit en 1978 mais n’a été publié qu’en octobre 1998.

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