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23/06/2008

Good news from Pélieu galaxy's......

La maquette de l'ouvrage collectif est en cours d'élaboration. Déjà les couvertures sont prêtes ainsi que le bulletin de souscription. L'iconographie nombreuse et variée a été en grande partie fournie par Benoît Delaune. Tout ça prend forme... Ceux qui le désirent peuvent souscrire dès maintenant à l'ouvrage...

couvcutup2ter.jpg


Auteurs, artistes et musiciens ayant participé à l’ouvrage :
 
Jeffery Beach, Pamela Beach-Plymell, Claude Beausoleil, Victor Bockris, Yves Buin, Michel Bulteau, Henri Chopin, Pradip Choudhuri, Vincent Degrez, Benoît Delaune, Erró, Lawrence Ferlinghetti, Lucien Francoeur, Daniel Giraud, Paul Grillo, Bernard Heidsieck, Pierre Joris, Alain Jouffroy, Théo Lesoualc’h, Gerard Malanga, Matthieu Messagier, Barry Miles, Jean-Marc Montera, Thurston Moore, Philippe Morin, Liam O’Gallagher, Ray Ortali, F.J. Ossang, Nicole Peyrafitte, Jürgen Ploog, Charles Plymell, Roxie Powell, Bernard Pozier, James Rasin, J.N.Reilly, Richard Saba, Edward Sanders, Bruno Sourdin, Lucien Suel, Laki Vazakas, Jacques Villeglé, Carl Weissner, Samuel Wilcox.
Traducteurs : Mary Beach, Benoît Delaune, Jean-Marie Flémal, Béatrice Machet.


Pour recevoir le bulletin de souscription CLIQUEZ ICI



La Crevaille est le dernier texte de Claude Pélieu. Ecrit peu avant sa mort, il est demeuré inédit. Il sera édité à l'occasion de la sortie de l'ouvrage collectif pour les souscripteurs. La maquette de couverture de La Crevaille est faite avec le carnet de bloc notes rouge scanné de Claude Pélieu.



CrevailleCover1.jpg


LA CREVAILLE

Introduction de Pierre Joris

Claude n’ignorait rien de la gravité de sa situation: son titre nous le dit fort bien. Et il savait quand s’arrêter : il boucla le ms. de La Crevaille un mois avant sa mort, le datant « Juin-Novembre 02» en bas de la dernière page. Page d’un bloc note sténo marque « Pen-Tab » à spirale métal, 80 feuillets de 15 X 22 cm, papier à teinte verte et à lignes, chaque page divisée verticalement par une fine ligne rouge. CP en a rempli 48 pages, dont une douzaine recto/verso, en utilisant la séparation verticale pour créer des textes en vis-à-vis.
S’il ne s’y est pas tenu complètement, l’idée de départ du texte est formulée sur le verso du deuxième feuillet :
Haikus et tankas
∑ ⎛
à choisir courts poèmes
à sélectionner & notes en bas
de la page
il ya q.q.’ « encadrés »
ou mise en page
avec différents
caractères
en fait
une suite
à soupe de lézard
qui a vu le jour
dans les salles d’attente
d’un hôpital.
C’est sans doute en partie parce qu’il se savait affaibli par la maladie qu’il choisit d’entrée des formes assez minimalistes — même si, l’énergie de Claude étant ce qu’elle était, c.à.d. débordante même en ces mois d’hospitalisation, il ne réussit jamais à s’y calfeutrer. Pas de bord, qu’il ne faut immédiatement prendre par (s)abordage — et donc pirater. On pourrait aussi lire ses indications « haïkus —> à choisir / à sélectionner » comme une suggestion pour découper dans les notes des poèmes se con-formant plus nettement à l’esthétique formelle du haïku ou du tanka. Mais ce n’est évidemment que Claude qui aurait pu faire cela — pour ma part il me paraît évident que je n’ai le droit que de reproduire les notes telles que Pélieu nous les a léguées.
Deux figures emblématiques sont collagées sur la couverture cartonnée du bloc-notes : recto, un petit collage de deux timbres Andy Warhol, verso, la tête de Céline, avec un centimètre (américain, donc marqué en pouces) enroulé au niveau du coup — écharpe, corde, ressort-cobra ? Sur la page de garde, où réapparaît un timbre Warhol, Claude a collé un extrait d’article sur son travail (que je n’ai pas encore réussi à identifier) qui dit en partie :
Je n’exagère rien en comptant Claude Pélieu, poète français installé sur la côte Est des Etats-Unis, au nombre des plus puissants écrivains de ces trente dernières années. Si toute civilisation est bel et bien une forme de la sensibilité rendue visible par une suite continue de symboles, alors Claude Pélieu demeure à ce jour un révélateur sans équivalent du monde occidental. Sa poésie saluée très tôt par Allen Ginsberg et William Burroughs, reste injustement minorée en France. Comme toute pratique d’écriture véritablement armée, l’œuvre de Claude Pélieu, dans ce pays subit une véritable mise sous séquestre éditoriale. Par pesanteur d’établissement, par auto-intoxication et moisissure, davantage que par idéologie. Sans insister sur le caractère parfaitement clairvoyant de ses écrits, éditer et lire Pélieu aujourd’hui, c’est faire entendre l‘autre voix. C’est rendre le réel à sa clarté coupante pour les cinq prochaine décennies du siècle qui balayeront les derniers forçats de la sensiblerie spongieuse, la mélancolie-crampon et les nains trapézistes à faux nez qui encombrent.
Ça a dû le requinquer tant soit peu durant ces derniers mois, lui qui avait eu si peu de réconfort critique, et n’en avait jamais demandé. Savoir que l’on commençait — peut-être — à le lire sérieusement (sérieusement ? — disons d’un « sérieux » pélieutien, qui d’ailleurs reste à définir entre dada et andy) aura apporté, je pense, un nano-réconfort, même si Claude (s’il pouvait me lire) éclaterait d’un gros rire en me lançant, « Eh ! Pierrot, ça me fait une belle jambe ! » Ou au moins une béquille pour unijambiste.
Blaguer avec lui aide un peu, avant tout aujourd’hui, à la lecture de ce « testament » qu’il ne voulait pas en être un, même s’il savait en le rédigeant que ça risquait de le devenir.

Albany, 21 novembre 2005

La crevaille
banalités déchirantes
toutes les vies
dans les abîmes du feu
Directos en enfer
Et pas de commission -

Picole & foirade
défonce & tristesse
pub d’enfer
pour les pochetées
du malaise –



ce matin
on m’a demandé
si je pouvais payer
les frais des pompes
funèbres (j’ai donné
l’adresse d’un gus
poète embourbé
dans l’indigence)


à part
pour la connerie
on pourrait être
n’importe où
avec n’importe qui –


les agents secrets
du spectacle sont
partout –
les mots de WSB
se sont évaporés –
quels rôles vont
jouer les inséminés
involontaires au
milieu de ce siècle ?



Commentaires

Formidable! I can't wait!

Écrit par : Pamela Beach Plymell | 24/06/2008

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