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30/05/2007

ICI MÊME

Ces textes sont extraits de ICI MÊME
à paraître aux éditions Tarabuste dans l'anthologie annuelle

Les photos sont de Misha GORDIN


L'imparfait rend compte des défaites.
C'est le moindre jeu du destin...
Tout ce qui a été ressenti l’a été avec force.
Mystère de la vie perverti par les dommages

Des joies sans suites, nous retiennent
Avec de simples éclats de voix
Au fond d'un bouge où s'estompent les rêves.

J'aurais tout connu, des générosités obséquieuses
Aux hommes enterrés sans sépulture.
La pitié, le salpétre, le juste achévement,
le souffle de la couleur qui vibre à l'infini.

Loin de vous, j'ai fui, pour survivre.
Mais je ne comprends toujours pas les notes
Des mélodies savantes qui sous mon chapeau.
Déroulent leurs sons. Est ce bien normal?





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J'ai repris à mon compte les croyances,
Les rires contagieux, les perles convaincues d'orage.
Avec pour toute innocence, des chagrins
qui brûlent entre les façades cruelles.

Je n'ai pas fui ces montagnes.
Mais comment revenir sans bagage vaniteux
Dans le territoire de l'enfance qui vacille.
Lorsque chaque instant est compté.

Scénario pour les corps sans pitié
D'une humanité que tout réduit à l’ordure.
Dire l'instant émerveillé, devient insolence
Aux hommes obscurcis par trop de misère.

Echapper à la foule des regards convergents.
Se divertir de miracles au compte de la fugue.
Calme lumière.


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Rien ne laisse tranquille ni l'apparent calme,
Ni la paisible rivière.
L'hiver a sa part de jours éreintés de grenaille.
Etrange sensation de monotonie
Qui effleure à la surface plate du ciel de mercure.

Dans l'eau deux soleils, un de lune, l'autre de terre.
Ils s'observent, s'attirent, se repoussent.
Frères jumeaux.
A chacun revient sa part.

Inventaire sans miracle de l'adolescence anéantie
Par le manque de soleil.

Des affamés j'ai gardé les vertus de l'illumination,
Les tenailles du silence et la tyrannie de l'aube.

L'avantage d'être aussi lointain permet de convenir du factice.

Les jours ressemblent de plus en plus à des mois
Et la plaine n'offre pas de vue à l'aigle.

Sous sa pelisse la terre nue s'ennuie
De ses ramures fatiguées de l'hiver.




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La musique douce envahie les recoins où poser ses pas.
Tapis d'images dans lesquelles se reconnaître, les lumières incendient par-delà les monts.
Il faut se perdre dans la confusion ou la trajectoire d’un clandestin au fond d'un contenair.

Pointe d'orgueil, ces cicatrices dissimulées au regard.

En ce temps là j'écrivais des poèmes reflets de la tourmente, obscurs et cruels, durs à lire, moins à écrire.
Ils parlaient des compagnons de nostalgie adolescente
dont les âmes mortes ne sauraient réveiller les corps.
Ils ont oublié l'essentiel, mais trouvé le repos.

Aimer les hommes malgré la démence
Qui les rend si lointain à tout.
Le malheur ne touche pas les animaux.
Calmer les vents de terre par des instants fragiles,
des offices de tendresse, des regards, des phrases parfois.
Muscles sous la peau.


Pour retrouver le monde fantastique de Misha Gordin Cliquez ici

Commentaires

photos magnifiques !

Écrit par : YB | 31/05/2007

Oui, ces photos sont superbes. Certaines me font penser à des chorégraphies de Buto... Je me trompe?

Écrit par : Saturnin Abadie | 11/06/2007

Les commentaires sont fermés.