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10/02/2007

Lettre à celui qui ne sera jamais un vrai éditeur

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Ce billet est la réponse à la lettre de l'éditeur qui venait de racheter la maison qui me publiait et qui m'annonçait sans autre préambule qu'il soldait les exemplaires qui selon lui ne se vendraient guère plus dorénavant. Ainsi en avait-il décidé...


Cher Max,

Oh, que oui du désarroi. Devant mes pages ainsi maltraitées en constatant que seul le chapitre des chiffres de vente vous avez lu, c’est bien tout. Mon bon ami.
Oh, que oui, éditeur vous êtes, ce titre vous sied.
C….., piètre gérant et de défauts couverts, bien souvent bourrique stupide, n’était pas moins un animal d’humanité pétri avec qui engueulades donnaient du bon. Et à qui je reconnaîtrais jusqu’au trépas d’avoir lu et défendu mes prurits… Idem l’abominable K….., homme de tous les défauts, qui de droits d’auteurs n’a jamais vraiment su ce que ce mot veut dire. Pourtant ces deux Thénardiers ne m’ont pas aussi maltraité que vous, mon bon ami, qui pire qu’a un malpropre avant même de se rencontrer et d’échanger quelques animosités sympathiques et bactéries via postillons m’avez envoyé un diagnostic financier. Sachez qu’on ne se connaît ni des lèvres ni des dents et que n’importe qui m’interpellant ainsi finirait avec un manche de pioche en travers des narines accroché à un portemanteau. Soit je deviens civilisé, soit je vieillis.
Voilà en plus que vous me proposez ces d’exemplaires, à un prix quinze fois supérieur à ce qu’il en est réellement. Je vous solde mon brave et à mes conditions, me dites-vous, alors que ce papier noirci vaut à peine 80 euros la tonne.
Ce que les deux pieds nickelés n’ont jamais osé faire par peur de se faire occire, mon CV de tchétchène patenté et de serbo-croate en faisant foi, vous mon ami, inconscient du danger sans hésiter vous l’avez pratiqué. Quittez vos murs si vous sentez une quelconque odeur de gaz et surtout n’allumez pas la lumière. C’est le seul humour qu’il me reste sinon je me permettrais de dire me voici libéré du pire. Certes, si cela était vrai. Car non content d’envoyer à l’équarrisseur deux titres d'un coup vous mettez sous écrou le troisième.
Manquez vous de galanterie à ce point, ou êtes-vous si exsangue que ces 70 exemplaires de La Honte sur nous, défaut vous feront, en rubrique pertes et profits.
Auprès de quel brocanteur escomptez vous tirer quelques rondelles de cuivre. Est-ce là, l’avenir de notre collaboration ? Vous semblez vous en moquer, telle nouvelle génération qui pense qu’avant et qu’après elle rien n’a existé ni n’existera. Ah dame ! les sauterelles qui s’abattent sur nos terres font moins de dégâts au peuple.
Certes l’économie d’échelle vous guide, mais ne sciez pas tous les barreaux qui peuvent vous mener à grand succès. Que votre chemin soit bien éclairé, c’est plus doulce chose vous souhaiter. Et à votre longue aventure dans ce métier je trinque.

Moins romantique:

Bien sûr que je suis homme à charger ma charrette, car comme l’expression le prétend, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Faites donc l’arrangement qu’il vous ira avec transporteur ou cariste. Il m’en coûtera trente centimes d’euro l’exemplaire. Et ce uniquement après constatation de ceux-ci. Il ne me dérange point de faire le voyage pour valider l’état et la quantité des ouvrages et vous régler en sonnante et trébuchante contre ces exemplaires, ou chèque certifié, car nenni je n’achèterai les yeux fermés. Si quantité et qualité ne sont pas comme prévue, ma prose au pilon, vous mettrez, doutant qu’un soldeur s’intéresse à ces nanars avec coquilles.

Accord convenu de parole, il me souvient. Et de cette parole j’en suis maître tant qu’elle n’est pas donnée, esclave après qu’elle le soit. Je n’ai prétention de donner leçon, mais comme berbère à réputation d’auvergnat, et, comme de la guerre le nerf en est l’écu, au moment d’icelle venue, de bons chevaux en son écurie sont bienvenus.
A bon entendeur, salut Max.

09:40 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

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