30/01/2019
Un toit d'étoiles
par Jean François Hémery
Le texte qui se dit et se reprend s’attache non pas à la seule oreille qui l’écoute mais à tout l’être, ventre et cervelle, qui n’a de cesse qu’à le reprendre pour tenter le saisir mieux toujours davantage.
La musique qui vient, la musique qui s’efface, la musique qui confond le traditionnel et le contemporain, l’orient et l’occident, qui vagabonde entre est et ouest, et nord et sud, entre rêve cinématographe, images et certitudes, entre la Sarabande de Haendel, l’esprit tsigane et la largesse et le souffle soufi, la musique qui ouvre tout grand l’espace à l’ouïe, la musique qui donne à trembler la peau, la musique là qui accompagne se prête au texte comme le texte aux mots de partage en héritage, elle le sert.
L’intelligence se fait sensuelle parce qu’elle lie les voix, de la musique comprise, intimement à ce qu’elles disent.
Et le texte sert « l’enfant qui croît en sa putain d’étoile », celui-ci qui sort grandi d’une telle écoute. Celui-ci qui revient encore à l’édition sans voix que celle-ci fait vivre autrement.
On comprend pourquoi l’Académie Charles Cros a élu ce CD, qui se trouve aujourd’hui estampillé d’un Grand Prix, après avoir reçu un « coup de cœur ».
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