25/11/2015
Francesco Pittau parmi les 5 finalistes du prix Rossel
Les carnets du Dessert de lune est un grand éditeur que tout le monde pensait petit… Ceux qui regardent à deux fois la production de Jean Louis Massot commencent à se dire que ça fait beaucoup de monde qui rapplique par chez lui… Le querrec Vinau, Pittau, Fano… Bon le Rossel pour Francesco ce n'est pas encore dans la poche, mais on parle encore du Dessert de lune et ça, ça vaut bien que l'on se penche un peu sur les dernières productions....
L’intrigue
Tête-Dure, c’est le surnom que sa mère lui a donné, a six ans. On est en 1962, en pleine crise des missiles cubains. Le gamin suit le monde des adultes, avec cette menace de guerre d’un côté et la guerre que se font ses parents. Tête-Dure observe avec inquiétude son univers qui semble se déglinguer.
L’Indien, rouge cru des pieds jusqu’à la dernière plume de son chapeau de guerre, s’élance sur ses mocassins silencieux. Sans poids sur le balatum, sa foulée est courte. Il ne respire pas. Il n’en a pas besoin. Ça y est ! il a atteint le pied de la table ; il attend un peu, puis repart avec agilité vers la chaise debout dans la pénombre chaude des rideaux. Ses muscles sont luisants. De peur ou de sueur. Il s’approche de la chaise. Jette son regard à gauche et à droite. Rien de suspect. Se relâche. Un doute, pourtant, doit lui triturer les tripes, car tout est trop calme. D.R.
Tout est beaucoup trop calme. Son corps, malgré lui, retrouve sa tension première, se raidit dans une crispation nerveuse de tous les membres.
Francesco Pittau, « Tête dur », Roman, Les Carnet du Dessert de la Lune
L’entretien :
Finaliste du Rossel, ça émeut ?
Je ne réalise pas encore. Je ne m’y attendais vraiment pas. C’est en tout cas un coup de spot bienvenu sur mon travail et sur la petite maison d’édition qui m’a publié.
Vous écrivez davantage pour les enfants.
Oui, j’ai écrit une centaine de livres pour ce public. J’ai encore chez moi des manuscrits, des contes. C’est sans doute un reste d’enfance. Je lisais beaucoup et j’adore toujours relire Huckleberry Finn, Stevenson, même le Pinocchio de Collodi. De là, j’en suis venu à écrire pour la jeunesse. Mais j’écris aussi pour les adultes et pour moi, c’est pareil. Il n’y a pas de différence dans ma tête.
Tête-Dure, c’est vous ?
Non. J’étais plus turbulent que ce gamin. Il y a dans ce livre de vrais personnages et de vrais décors, mais ce n’est pas moi. Ou juste un petit peu, comme toujours. C’est Philip K. Dick, l’écrivain américain de science-fiction que j’adore vraiment, qui dit qu’on a beau tenir ses histoires et ses héros intellectuellement à distance, il y a toujours un peu de soi qui s’échappe dans tous les livres qu’on écrit.
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