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24/12/2012

Annkrist

Depuis longtemps j'avais envie de vous parler de cette époque devenue lointaine maintenant... Les années soixante dix. J'étais adolescent et déjà la poésie me taraudait... Nous vivions une époque terriblement excitante. Etait-ce la période de vie, ou la période historique... Tout semblait encore possible. Tout l'était sûrement, comme losrqu'on n'a pas encore atteint ses vingt ans. 

Neve Noé: c'était une coopérative de chanteurs, musiciens, poétes bretons qui regroupait des gens comme Yvon le Men, Patrick Ewen, Gérard Delahaye, Annkrist, Kristen Nogues, Melaine Favennec....

Bref tous ceux qui ont un nom dans la chanson encore maintenant. 

Une voix s'est tue, une seule: Annkrist et pourtant sa voix encore aujourd'hui quand je l'écoute me colle la chair de poule. Sensibilité, grain, duende... Oui c'est bien une flamenca bretonne... Une gnawa de Morlaix, une Frehel intellectuelle...

Mais qu'est-elle devenue?

Le mystère sur son existence même, entoure d'une puissante aura le timbre de sa voix qui semble parvenue d'outre tombe, comme on dit d'outre Meuse à Liège. Sirène sortie des eaux de l'océan venue envouter les marins pour les entraîner dans son chant. Elle était avec Léo Ferré mes deux piliers de poésie dans ces remous océaniques. Elle n'est pas morte, non, elle a préférée, le silence qui ne la trahit pas, lui... Ce silence fracassant...  Sa vie va sur d'autres chemins et sa voix aussi. Dommage pour nous.

 

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Annkrist : "La Rue mauve" par orelienada

 

 

 


Annkrist : Les prisons du monde par orelienada

 

Les journées passant sans erreur
vont aligner nos bonheurs
ailleurs on ne sait pas trop
d'où te vient ce regard d'adulte
un jour quand tu les consultes
tes yeux on pris le métro
Les secondes sur nos saisons
ont cerné leurs possessions
par des légions de bataille
Les secondes sont par millions
Les journées de nos vies font
trois p'tits tours et puis... s'en vont...
Les multicolores d'antan
plombent nos têtes de grands
et on rince un rêve rance
Les parvis blancs sous le soleil
couchés parmi ces merveilles
je ne sais pas pourquoi j'y pense
Les secondes sur nos bonheurs
se sont déclarées preneur
de nos rêves qu'elles entaillent
Les secondes sont par millions
Les journées de nos vies font
trois p'tits tours et puis... s'en vont...
Je n'en reviens pas : on croyait
Oh ce n'est pas vrai, on croyait
même à l'Amour qu'on compose
on ne peut pas nier nos mémoires
On trouve partout sans vouloir
le squelette de ces choses
Les secondes sur nos courages
ont installé le carnage
d'insectes ouvriers de failles
Les secondes sont par millions
Les journées de nos vies font
trois p'tits tours et puis... s'en vont...
Je n'ignore pas le troupeau
plutôt que de lui laisser ma peau
je lui fabriquerais du miel
Le temps qu'il goûte à ce mélange
j'ai le temps de chercher mon ange
Quartier de l'amour éternel
Les secondes sur mon courage
ne pourront aucun dommage
juste une légère encoche
- parce que je tiens à la folie
d'avoir installé mon lit
sur l'angle de ma joue gauche -
Et elles sont là dans la ruelle
je serai longtemps rebelle -
Toujours - que je leur ai dit
- Passez derrière - c'est entendu -
vous verrez je suis attendue
dans le Quartier du Paradis

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