20/12/2012
C'était la fin du monde déjà en 1966....
Texte extrait de un enfant de coeur paru aux éditions Non lieu.
L’histoire s’était répandue. On arrivait à la fin du monde! Lui était resté dormir car le travail, le lendemain, l’attendait. Tous, même les plus sceptiques, avaient fini par y croire et ils scrutaient le ciel. On ne passerait sûrement pas minuit. Il valait mieux et, de loin, rester dehors que de recevoir la maison sur la tête. Les tremblements de terre, à côté de la fin du monde, sont de la rigolade. Le soleil disparu à tout jamais, le ciel s’écroule sur lui-même, on tombe dans le vide et il fait froid. Les fins du monde se passent toujours ainsi. Personne ne doutait plus que le grand chambardement serait pour cette nuit-là. On ne savait pas ce que l’avenir nous réserverait. Certains avaient fait leurs prières. Le Père était parti se coucher en riant.
Tous les gens, même ceux qui ne se causaient pas d’habitude attendaient que les heures passent, que la place du village s’ouvre en deux et crache des langues de feu, qu’on soit engouffrés dans les entrailles de la terre et que le diable emporte les incroyants qui ont le péché en eux. Deux heures du matin ont sonné. Puisque la fin du monde n’avait pas eu lieu, à minuit comme prévu, on n’avait plus de soucis à se faire. Mais les gens ont continué à interroger les étoiles. Un peu rassurés, ils ont regagné leurs fermes, les paniers encore pleins de victuailles sous le bras. C’était la nuit du 6 juin 1966 et elle devait porter malheur à cause des chiffres qui composaient le nombre 666, celui de l’antéchrist.
21:17 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bonjour, j'arrive ici après une série de coincidences, d'abord une citation que j'avais noté depuis pas mal de temps, et que j'ai glissé dans la maquette du prochain numéro de la revue Novueaux délits, ma pettie revue de poésie, ensuite Massot qui m'avait proposé ses bouquins en SP vu que je fais de plus en plus de notes de lectures, j'avais dit oui mais, manque de temps, donc pas tout, et j'ai choisi au nez L'éponge des mots, je l'ai commencé hier soir et très vite suis tombée sur la citation que j'évoque plus haut, je suis en train de vous lire, et j'aime beaucoup, alors j'ai voulu en savoir un peu plus... et là je tombe sur une phrase ou vous parlez du tao et puis sur ce blog où je me sens chez moi, si vous allez sur http://delitdepoesie.hautetfort.com/ vous comprendrez, mon blog egoperso c'est celui là http://cathygarcia.hautetfort.com/, j'en ai d'autres dont celui qui présente la revue etc, mais voilà je voulais juste vous dire que je suis contente, j'adore les coicindences, elles ne sont là que pour ça, tracer des chemins, tirer des ponts, et puis un jour, si vous le voulez bien je serai heureuse de vous accueillir dans ma petite revue http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
bien amicalement
Cathy
ps : et donc un de ces jours, il y aurai une note sur l'éponge des mots sans aucun doute, en attendant de lire d'autres bouquins de vous
Écrit par : Cathy Garcia | 21/12/2012
Les commentaires sont fermés.