29/06/2007
Sous les tropiques
Deux heures du matin en gare de New Delhi à attendre le train qui décidément a beaucoup de retard, ce qui est normal. Compter les rats qui grouillent parmi tous ces humains allongés à même le sol, parfois sur des cartons. Trente, cinquante, cent de ces énormes bestiaux sur un seul quai, des milliers probablement dans la gare. La proximité de ces bêtes et les remugles ammoniaqués qui proviennent de l’urine fermentée ne semble pas déranger les dormeurs. Il imaginait la tête de son supérieur hiérarchique si emprunt de parcimonie et de bon goût, assénant dans sa sainte pondération une leçon de bonne tenue, ici sur ce quai, au milieu de ces gueux. Sa suffisance en prendrait un sacré coup. Vert, l’homme serait, blême de trouille, pensant que sur le champ, il finirait en nourriture pour ces braves bêtes, adorées sous ces cieux. Probablement que l'homme serait en train de chercher dans les canons de ses références linguistique le bon mot qui sied en la circonstance pour décrire ce merdier qui s’étale sur cinq colonnes à ses pieds.
16:25 Publié dans La vie des bêtes racontée aux enfants | Lien permanent | Commentaires (0)
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