Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/05/2013

Alain Jégou, alias le Cap’tain, est parti...

img141.jpg


J’ai eu la chance de partir en pêche un jour avec lui. Un jour de mer d’huile, par une belle nuit de septembre. Je dis nuit parce que lorsqu’on s’est levé pour se rendre au port, il n’y avait pas un chat sur les routes. Peut-être une voiture croisée entre le Fort bloqué et Lorient. Ce n’est qu’arrivé dans le port, sur la jetée éclairée aux néons de sodium qu’on a vu des hommes. Plutôt des ombres qui s’agitaient et se saluaient machinalement d’un geste de la main. Ça m’a fait penser aux gladiateurs dans l’arène saluant César, « ceux qui vont mourir te saluent »… Pas de paroles, à quoi ça sert de causer dans ces cas là… Chacun sait ce qu’il doit faire.

Image1.png



La radio grésille. Le moteur démarre. Lentement on s’avance dans la passe, pour que le diesel chauffe, suivi par une ribambelle d’autres tandis que d’autres nous précédent. Une sorte de procession s’avance sur la flaque d’huile noirâtre. Quelques vannes échangées entre pilotes…
Les deux matelots sont descendus dormir dans la couchette pendant que le Cap’tain a mis le cap sur les filets posés la veille.
Ils en auront levé des filets ce jour là ! Et posé autant d’autres. Pareil que d’habitude. Pour pas grand-chose. La mer trop calme n’avait pas donné ses fruits.
On n’a pas parlé littérature ce jour-là, ça aurait été déplacé. Il n’était pas là pour ça, le Cap’tain mais pour travailler. Et moi là, dans ces 10 mètres carrés, je ne pouvais que regarder, que voir, qu’essayer de comprendre ce qu’il trouvait de bien à sa foutue vie de loup de mer… Pourquoi ça fait bander ces types de risquer leur carcasse chaque jour dans ce merdier ? Alors qu’ils seraient bien mieux en banlieue parisienne au chaud dans un tunnel en train de conduire une rame de métro. Assuré du salaire et de l’horaire.
Décidément ces types sont d’une autre race. J’ai retrouvé chez les paysans du haut Atlas qui survivent dans des conditions de dénuement total cette fierté sans nom, qui semble dire : plutôt crever debout que vivre à genoux…

 

Le Cap'tain est parti... Trop tôt... Il avait survécu à la mer, lui qui disait en avoir vu beaucoup ne pas revenir un maudit jour de péche. Son oeuvre reste à découvrir et quelle oeuvre. Dense par son phrasé, son swingue, sa singularité, chaque poéme est d'abord vécu... Pélieu, Jégou, deux monuments... Salut à toi l'artiste de la vie... Condoléances aux tiens, à tous les tiens. Tous les opprimés dont tu arpentais la cause..


 

Pour voir l'exposition que lui a consacré la médiathèque de Quimperlé cliquez ici

salle expo 015.JPG



06/09/2008

Pélieu

La maquette progresse. Reste maintenant à revoir une dernière fois la concordance des folios et du sommaire et quelques images à changer. Légender le tout et envoyer pour la relecture et les dernières corrections. Un pavé d'autant que la suite est arrivée. Le dernier texte de Pélieu: La Crevaille. On a quelques soucis avec son écriture, mais Benoît habitué à l'écriture de Claude va décrypter les hiéroglyphes péliesques. Faire une maquette de la Crevaille en tiré à part pour les souscripteurs de l'ouvrage collectif et puis faire une maquette pour tous les textes publiés par Benoît en y ajoutant La Crevaille... Voir combien le diffuseur va en mettre en place en librairie et envoyer le tout à l'imprimerie... De l'autre côté de l'océan ça s'agite aussi... Les potes à Claude, les enfants de Mary.... Et le cap'tain avec son carnet d'adresse aussi long que l'accordéon de Madame Yvette déplié, harangue ses troupes... Des souscriptions, il en arrive tous les jours. D'une efficacité redoutable il est, le cap'tain. Il en a vu d'autres...Faut dire... bien content de plus aller traîner sur la baille quand ça piaule dans les drisses. Se contente de coller son nez à la baie de sa terrasse et de regarder Groix en face. Sale temps même pour les mouettes, c'est dire. Doit maintenant se visser sur la chaise parce qu'on attend sa prose. Loti à côté ça vaudra plus grand chose...

Claude P-lieu0006.JPG