31/03/2012
Soularue, en haut du pavé...
Quoiqu’en ai pu dire les grands-pères d’aujourd’hui, sous la rue il n’y a pas et n’a jamais eu la plage.
Soularue..... c’est son nom...
Et avec un nom pareil on est déjà plus proche du caniveau en haut du pavé donc. CQFD.
Son trait est noir, parce que, Soularue c’est noir, noir et noir. Son trait vous file la chair de poule. D’ailleurs, est-ce un trait ce coup de pinceau qui se vautre sur le papier. Cela fait un paquet d’années que le soleil et tout le fatras des clichés du vainqueur ont quitté la surface de sa feuille. Avec un peu d’imagination, on devine même qu’il ne les a jamais dessiné. Ses paysages sont des bretelles d’autoroute des cheminés qui fument, des banlieues qui suintent la misère, le No Futur, la mort lente, le smicard à perpétuité et les mômes born to loose ou Toulouse, allez savoir.
Le sien de héros s’appelle Moïse -un nom aussi à coucher dehors avec un billet de logement-, abandonné dans un carton sous une bretelle d’autoroute est ramassé par des manouches - ça commence comme une histoire connue - lesquels s’empressent de refiler le lardon à un couple de bolcho stalino dépressif… Que du reluisant … le daron s’évertue à l’appeler Maurice en hommage à Thorez. Décidément le quiproquo est de taille. Et ce Moïse là n’a d’autre issue pour échapper à son destin que de ne pas y échapper. Paria instruit, sa révolte le conduira vers un fasciste musulman.
Dans cet univers là, l’amour possible avec cette môme de banlieue sans papiers qui se promène entre voies de chemin de fer et lignes à haute tension ne peut mener à rien. Sauf à un camp de rétention et une reconduite à la frontière qui fait basculer Moïse dans un futur de terroriste potentiel, avec un aller simple pour l’Afgahnistan…
Il reste maintenant à Soularue à écrire la suite de l’histoire de Moïse…
Le gamin paumé va se retrouver à Peshawar vendu par les pachtounes et sera ensuite transféré à Guantanamo où sous les tortures sexuelles il avouera l’assassinat de Kennedy et celui de Marylin…
On l’attend au coin de la rue, Stéphane, pour qu’il nous refile encore des sueurs noires… ( titre de son précédent album)
L'histoire récente vient probablement d'écrire la suite de Moïse et voler un bon scénario à Soularue... Car décidément la réalité a plus d'imagination que la plus noire de toutes les imaginations et Soularue avec son trait noir de noir en a pourtant un paquet d'imaginations...
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