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09/12/2009

Made in Chinatown....

 

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02/12/2009

Babylo-pyrénéen ou la multiplication des identités...

Une journée dans la vie du maire de Bessonville

Ceci est un simple conte. Réveillé avec un large sourire, le maire de Bessonville est très honoré de l'invitation du préfet pour débattre de l'Identité nationale. Il a des choses à dire, lui. Pas un vendu comme beaucoup d'autres !

Il se jette sous la douche mais le chauffe-eau ne marche plus ; obligé de se laver à l'eau froide. Un café vite avalé, il appelle le plombier qui lui répond : « Pas de souci, je vous envoie Hamid. »

L'élu fronce les sourcils et demande s'il n'y a pas un français. Et l'artisan répond : « Désolé je n'ai que Hamid de disponible ce matin… Sinon, Eric mais ça ne sera qu'après-demain. » Le maire n'est pas à un jour près, de plus l'eau froide n'a jamais tué personne. Ca lui rappellera le régiment.

Sur l'autoroute, sa voiture se met à fumer et l'oblige à se garer sur l'aire d'arrêt d'urgence. Il téléphone au dépanneur et, en attendant, appelle le secrétariat de la préfecture pour signaler son retard. C'est un homme toujours ponctuel.

Enfin un Français ! 

Peu après, la dépanneuse se gare. Le maire satisfait de la rapidité mais blémit à la vue du noir en salopette de travail qui lui tend la main. Il refuse de la lui serrer, sans doute à cause du cambouis. Pas envie d'arriver dégueulasse à la préfecture. Professionnel, le dépanneur ouvre le capot et diagnostique une bielle coulée ; il doit tracter le véhicule jusqu'au garage.

Pendant ce temps là, l'élu du peuple français rappelle la préfecture pour s'excuser à nouveau de son retard. La voiture installée sur la plate-forme, le dépanneur propose au maire déjà très en retard de le déposer à son rendez-vous avant de se rendre au garage. L'édile refuse d'un geste agacé et pianote sur son mobile.

Enfin un Français, soupire-t-il rassuré en montant dans le taxi.

Dénouant sa cravate, il commence à parler :

« Vous vous rendez compte cher Monsieur, ils sont dix millions dans notre pays… dix millions qu'on paye à rien foutre. Des bons à rien qui saccagent nos villes. Ils ont raison les Suisses de voter contre ces putains de minarets. Bientôt on sera obligé de porter la gandoura et de voiler nos femmes. Ils nous volent même le prix Goncourt. Moi, si c'était moi, je les foutrais tous à la baille. »


Le chauffeur de taxi freine d'un coup sec.

- Vous pouvez descendre s'il vous plait, demande-t-il .

L'élu, décontenancé, lâche :

- Mais… mais….

Le chauffeur sort et ouvre la portière à l'arrière :

-Leroy Rachid pour ne pas vous servir.

Avec une demi-heure de retard, le maire arrive dégoulinant de sueur devant l'immeuble de la préfecture. Sans un regard aux mots « Liberté, égalité, fraternité » inscrits dans la pierre de taille au dessus de l'entrée, il franchit le porche. Bien décidé à défendre vaille que vaille l'honneur de l'identité nationale !

Le garde républicain, un petit noir rondouillard, lui demande de décliner son identité.

- L'invitation ne vous suffit pas ?

-Non, il faut aussi une pièce d'identité.

Soudain, le maire se rend compte qu'il a oublié sa sacoche dans sa voiture. Il explique la situation au garde républicain qui refuse de le laisser entrer sans une pièce d'identité. L'élu se met en colère et le garde républicain finit par appeler son supérieur. La secrétaire du préfet descend et règle le problème.

Nouvel accident

Très en verve et remonté, l'élu de Bessonville reprend ce qu'il a dit - d'une manière plus policé - au chauffeur de taxi. Ses alliés politiques, certains gênés, acquiescent avec des hochements de tête discrets. Puis la parole est donné à un autre élu choqué par ce qu'il vient d'entendre. Les débats terminés, le préfet invite tous le monde à venir partager un apéritif républicain.

Un verre à la main, le maire de Bessonville s'approche d'un vieil homme bardé de décorations et dit :

- Ca fait du bien de se retrouver entre bons français. Mais on les aura et… On s'occupera aussi des violeurs d'enfants. Faudra remettre la peine de mort ! Si je le tenais ce Badinter…

Il baisse le ton pour ajouter :

- Eux sont plus difficiles à repérer car ils n'ont pas de minarets. Tous à la télé, ils ont le bras long mais… on finira par le couper.

Le vieillard relève sa manche et dévoile un numéro tatoué sur son poignet :

- Jacques Lévy, déporté et résistant.

Le maire de Bessonville, victime d'un malaise après la gifle de Jacques Lévy, a dû être hospitalisé d'urgence. Selon son épouse jointe il y a une heure, son époux se trouve actuellement entre les mains du meilleur chirurgien de la région : « Malika Abdala ».

Espérons que l'élu retrouvera ses esprits et bien entendu sa pièce d'identité.

Merci à Luis Régo et « le tribunal des flagrants délires » sans qui ce petit texte n'aurait pu voir le jour.