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18/09/2008

Malnuit, c'est reparti....

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Malnuit autoportrait...


Après le succès interplanétaire des Crobards de Malnuit, voici que Bédé s'est remise au clavier...
Le prochain texte de Malnuit en prévision ce sera La Denise est passée à 5 heures.... un livre qui donne soif rien qu'en le lisant...

Un petit morceau en avant première pour donner envie de lire la suite....


Ce 20 mars. Tôt matin. Partant de Gap on prend la route via Buisson où on laisse le fils et direction Pyrénées. Pour Bédé c’est la Grande Première. Pour moi non. La route habituelle presque les yeux fermés... Orange la traversée du Rhône, et un panneau où c’est écrit « La Capitale de la Cerise » c’est Remoulins. Après c’est un bon bout de route dans la garrigue comme au Texas avec des cabanons fermés qui font caboulots quand ça s’ouvre à la saison des bons toutous. Après c’est Sète à l’horizon avec la mer, à la sortie on boit un pot. Face à la mer, la mer... la mer. Après c’est Agde. Fini la mer. Et Béziers où personne ne répond : elle dort. Elle qui... mira quand on repassera dans l’autre sens dans quelques jours... Rouvre les yeux dans les vignes, ça tourne et vire...
— Je verrai encore pas Minerve qu’on y passe pas si tant loin, j’en connais à peine que le rouge et le nom m’attire me chatouille.
— Après c’est Homps.
— Un nom pareil me fait marrer à tous les coups ! Pi Carcassonne…
Carcassonne où... je pense, comment faire autrement, à Paul dit Polo l’Amerlo... est mort. L’autre jour.
— On était venus. Moi & lui. Icigo à vélo on avait 17 ans...,14 juillet soixante et quelques et, 21 mars 76, ce jour... d’hui même...
Un pot à Mirepoix sous les arcades de bois, une carte à Picpic… Mirepoix où la dernière fois et bien tôt le matin avec Coucou on s’est fait avoir en casquant 60 sacs un panier pour le chat Biniou mort à ce jour de trop de route et trop de Suisse on sait pas trop... bref. Bientôt Foix. L’occase encore pour moi de voir, revoir, la dernière fois à Foix...
— Ma foi je m’en sortirai pas, ou rais, pas.
— Ça va Bédé ?
— Ça va.
— Ç’a l’air.
Grande Première rapport à... près. Après. Pas loin, on y arrive. Foix elle connaît un peu, suis pas le seul à repasser du film. N’empêche, il est tard et fatigue, on voudrait s’arriver avant la nuit si le col des Marrous était par chance ouvert alors qu’il se prétend « fermé » :
— On y va vouère !...
— Le Bosc à gauche, t’as pas des fois l’envie d’y aller voir ?
— Y a pas le temps on n’est pas sûrs.
Au col y a pas de neige on tente, mais 4 kilomètres plus haut c’est tout congères & Cie :
— Ça que m’avait dit la bistrote.
Lors mi-tour délicat et, chute libre on innove, la D 51, Sentenac-de-Sérou... le paysage est comme partout dans cette Ariège extraordinaire. Les maisons qu’on n’habite plus, les culs-de sac qui nous appellent... on a perdu notre patience avant de trouver la jonction à Castelnau pour St Girons. Et de nuit zigzags de l’Arac, et enfin Biert.
— Et la grimpette !
— Pluie fifine.
Tuttut tuttut tuttuuuut en arrivant sous Jaques... et loupiote s’allume là-haut dessus la porte du lieu... du lieu d’où chiens déboulent Palo Swann, qu’une voix freine et c’est pas sûr, mais ça c’est sûr qu’ils nous font la fête !... Et ça c’est sûr que ...
— Voilà l’homme !
— Couraudon Le Besset Enchanté
— Moizaussi Permettez qu’on s’embrasse... à moins qu’on se préfère dans l’accolade chevalerèxe !
— Compagnonnèxe ?
— Granguignolèxe ?!...
— Abrégeons abrégeons ça mouille. La pluie.
— Minute j’enfile mes pompes... si Swann voit pas d’inconvénient !... l’est toujours aussi pétulant.
Bagages, le raidillon gadouilleux, et Isabelle au seuil, la bise et deux et trois...
— Entrez...
— Voilà. Feu dans la cheminée et...
— Nappe blanche, hé héééé ! doit-on comprendre... ?
— Mais oui mais oui !
— Un petit canon pour mon Mazio ?
— Un grand ! à épisodes dedans mon verre habituel le ptit.

On s’est posé, on a sorti le sosse acheté au Castet d’Aleu et le vin et le pain, mais le leur est meilleur le gros pain de Miouze...
— Et vous allez me goûter ça ! Ça, c’est un ragoût d’orties avé des patates en chemise,
Venaient juste de finir quand on est arrivés, platée chacun et lui s’en ressert une. Isabelle n’en veut plus elle boit, et on boit tous et il fait bon et les loulous attendent les peaux de sosse, Palo sur son fier et digne séant et Swann slalom spécial entre un tas de guibolles,
— T’à l’heure, il a foutu les chaises en l’air ce fou.
— Qu’est-ce qui aurait changé ici ?
Les dessins sont toujours au mur vers la fenêtre, les miens ceux de Bédé.
— On lui fait visiter ?
— Ah : la souillarde est dallée.
En haut des toiles ici et là, une sur un chevalet, bouquins en nombre et,
— Tagères, euh j’veux dire la biothèque... m’a l’air d’avoir changé d’endroit... et je me trompe ou quoi : cette grande table n’existait pas ?...
On redescend autour de l’autre se remplir et vider nos verres de rouge sur fond blanc-nappe des grands soirs au coin du feu de tous les jours et dire, se dire se raconter les choses, et d’autres, et d’autres encore, parler, parler encore parler, à se saouler, de vin et de parler.
— C’est bon, j’aime ça, et chu pas seul, tout le monde il aime ça, ici, comme ça... le monde... nous quatre !

Et les loulous roupillonnent. Et Coucou coupe. Trois bûches. Quat’bûches. Cinq, six . Question du confortable, et j’allais ajouter : pour l’exercice de la vertu. Je raille. On est raillé. Je. Peux même dire qu’on déraillait. Léger.
— C’est pas mauvais après un long voyage avec un bon canon. Pas vrai Bufic ?
— Elle n’en veut plus merci. Hé... ben tant mieux c’est... autant pour nous... Mennen... por nous li zommes, il n’en avait plus j’y repense, et ‘reusement j’ai l’habitrude, d’apporter le carbure là où je débarque. Surtout que là c’est pas n’importe où ni n’importe quel gosier ! c’est pas vrai ça Coucou ?
— Coucou-Mazio : une fameuse paire de trous ! je dis.
Ainsi c’est dit, on peut passer à table. On n’en est pas sortis. Ou quoi : le temps d’aller pisser... Lui est monté brancher un disque, Carmina Burana, plein pot...

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